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Vers
1830, la population de la côte française entre St. Georges et
Codroy avait considérablement augmenté. Voici un extrait d'une
lettre écrite par un officier de la Marine française au Gouverneur
de St-Pierre, que nous empruntons à Charles de la Morandière :
À
la baie St-Georges (un peu plus au nord) écrivait-il, la population
est d'environ 2000 âmes qui peuvent se diviser en quatre parties,
savoir: 400 Anglais, 1200 Acadiens, Français et sauvages 400.
Les parties les plus industrieuses sans contredit sont la première
et la dernière. Les deux autres sont des misérables paresseux
qui ne vivent qu'au jour le jour. Bien que pour eux le travail
soit d'une nécessité absolue, la faim seule les fait s'y livrer.
D'après
de la Morandière, d'autres rapports rédigés entre 1830 et 185.0
témoignent de la prétendue paresse de l'élément français de la
région. Il distingue bien les Acadiens, d'une part, et les Français
de France, d'autre part. Les premiers " ...étaient attirés par
cette contrée par l'absence de lois et de contrôle. Il n'y avait
pas d'impôts, pas de police pas de lois! Le Gouvernement de St-Jean
ne se préoccupait nullement de ses administrés dans cette région,
où il n'envoyait un représentant que de loin en loin."