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Il
y avait une autre source de sang français sur la presqu'île. Des
accords entre la France et l'Angleterre, en 1884 et 1885, confirmèrent
le droit des Français de laisser des familles entières hiverner
sur les lieux des installations de pêche françaises, afin de surveiller
et d'entretenir l'équipement. Ces accords ne firent que reconnaître
ce qui était déjà depuis longtemps une réalité. Il faut croire
que ce fut la présence de ces familles, surtout sur la presqu'île
par ailleurs déserte, qui permit éventuellement la création de
vraies communautés. Sans doute le village actuel de Maisons-d'Hiver
signale-t-il ainsi l'emplacement de la demeure d'un ancien concierge.
Cette entente explique probablement aussi l'existence de liens
entre des familles franco-terreneuviennes et saint-pierraises,
liens qui, dans quelques cas, se sont maintenus jusqu'à nos jours.
Certaines
familles que je connais prétendent être venues légalement sur
la presqu'île et non pas pour éviter de retourner en France. Enfin,
les Français de la presqu'île pouvaient se rendre de temps en
temps aux villages acadiens où, parfois, ils trouvaient à se marier.
Parmi les ancêtres d'Émile Benoit, celui qui, dans le présent
ouvrage, représente la tradition publique du conte, figurent des
" Français de France " et , des " Français de Stephenville, c'est-à-dire
des Acadiens.