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Les
anciens habitants français se trouvèrent ainsi relégués dans une
position d'infériorité, tant économique que sociale; le nouveau
village , coupait physiquement les liens entre la Grand'Terre,
d'une part, et Maisons-d'Hiver et l'Anse-à-Canards, d'autre part;
et les écoles desservant cette partie de la presqu'île furent
centralisées à Lourdes, ce qui eut pour conséquence d'imposer
un enseignement presque uniquement de langue anglaise. J'ai visité
la ville, en 1970, pour échanger vues sur renseignement du français,
et le directeur de récole à l'époque m'a dit qu'il était obligé
de demander aux quelques étudiants français des grandes classes
de raider pour la prononciation. Ceux-ci étaient eux-mêmes déconcertés,
car leur prononciation était différente de celle, que prônaient
les enseignants, ce qui contribuait davantage à dévaloriser le
français aux yeux des uns et des autres.
Mais
revenons à 1940. Cette année-là vit la création d'une , aérienne
américaine à Stephenville. En fait, le gouvernement américain
avait acheté les terres nécessaires dès 1939, selon certains accords
entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. À l'époque, les habitants
de la région considéraient la fondation de la Ernest Harmon Air
Force Base elut6t comme un grand bienfait. Et non sans raison.
Devant un choix entre une vie de pêcheur parfois précaire et celle
d'employé payé régulièrement en argent comptant, beaucoup de Français
décidèrent de chercher du travaIl a la base.