Le Vaisseau Fantôme
Plan de site Accueil
Le Bateau de Feu
Légendes Histoires Pièce de théâtre Revue de presse Témoignages Bibliographie La Baie des Chaleurs Catherine Jolicoeur Carte géographique liens
Légendes
Vaisseaux

 

 
Légendes Feu du mauvais temps
Bateau du Capitaine Craig
Bateau Pirates
Feu des Roussis
Feu St-Elme
Île au Héron
La science...
Légendes

Les feux de Saint-Elme

Il arrive, tantôt au cours d'une tempête, tantôt après celle-ci, que des feux voltigent sur les flots, que des aigrettes lumineuses se posent en tête des mâts ou dans les hunes et y demeurent une demi-heure, une heure même avant de disparaître ou qu'une boule de feu, descendue de la pomme du mât parcoure le navire en y jetant le plus grand désordre...

Les anciens ont constaté ce phénomène : les écrits d'Homère, d'Horace, de Sénègre et d'autres en témoignent. Parce que ces feux étaient pour eux présages favorables, ils les appelaient Castor et Pollux, ces dieux étant protecteurs des marins. Mais s'agissait-il au contraire d'un feu unique, posé sur la proue ou le beaupré, qu'ils nommaient Hélène et voyaient là un présage défavorable. Quant aux navigateurs du Moyen-Âge et de la Renaissance qui rapportaient tout au Christ et à ses saints, il donnaient à ces feux volants les appellations de Corps Santo ou Saint-Elme, ce nom étant une corruption du Saint Erasme, protecteur des marins mort en 303.

Mais souvent, ces feux se montraient en nombre. En 1622, il arriva qu'après un gros temps toutes les galères de Malte en furent illuminées. Ils sautaient d'un mât à l'autre, salués trois fois par le sifflement du rocher et les cris de tout l'équipage.

Ces phénomènes ont été observés par quantité de navigateurs, tant sur les océans qu'en Méditerranée.

Dans l'océan Atlantique, les marins de Christophe Colomb ne manquèrent pas d'être frappés par l'apparition de feux de ce genre et pareillement ceux de Magellan, dont un compagnon, le chevalier Pigafetta, écrit dans sa relation de voyage : « Dans les temps orageux, nous vîmes souvent ce qu'on appelle le Corps-Saint, c'est-à-dire Saint-Elme. »

...

À quelles causes les navigateurs des temps anciens ont ils attribué ces phénomènes? Le révérend père Fournier, qui tenait beaucoup aux « exhalaisons visqueuses » émanant selon lui de la mer, explique encore par elles les feux volants. La multitude de ces feux arrive, « ou par la diversité des pelotons d'exhalaisons ou bien parce qu'il y a plusieurs nuées les unes sur les autres». Les dites « exhalaisons » s'embraseraient facilement, d'abord parce qu'elles seraient visqueuses et grasses, ensuite du fait de l'agitation de l'orage, enfin par « la contrariété d'un air froid qui les environne. » Certains, comme Bodin, inclinent à la croyance générale qu'il y a là un effet de magie ou de quelque sorcier, ce pourquoi les matelots ont bien raison de poursuivre la boule de feu à coups de pique.

Tiré de La mer
de V. Romanovsky aux éditions Librairie Larousse, p. 46-48, Collections «Les phénomènes Célestes».

Université de Moncton, Centre d'études acadiennes, Fonds Catherine-Jolicoeur, 63.008

Haut de la page

 
© 2002 Centre culturel Marie-Anne-Gaboury d'Edmonton. (Tous droits réservés)