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Les commerces
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Le magasin général
Les premiers commerces d'une communauté étaient habituellement le magasin général, qui logeait très souvent le bureau de poste, suivi d'une forge. Nous pouvons donc lire dans L'Ouest canadien du 2 février 1899 : « Le bureau de poste est tenu par Dame Edmond Bonin. En août dernier, M. Irenée Lavigne bâtissait maison et magasin en face de l'église. Le commerce est bon et prospère. Tout dernièrement nous arrivait un forgeron, M. Fred Long. L'ouvrage n'a pas encore manqué, il trouvera certainement sa vie, en même temps, rendra de grands services. » (Histoire de Beaumont, 1985: 178)

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Les moulins à scie
Pour fournir du bois coupé et scié, il y avait des petits moulins à scie un peu partout dans la province. Très souvent le travail se faisait l'hiver lorsque le sol était gelé et il était plus facile de transporter les billots. Selon le Courrier de l'Ouest du 20 février 1908 : « Les trois moulins à scie et à farine de messieurs Charest et Bolduc sont en pleine activité. » (Histoire de Beaumont, 1985: 178)
Les banques
Les succursales de banque à Edmonton existaient depuis longtemps. D'ailleurs, en 1896, il y avait la banque Jacques-Cartier à Edmonton avec un gérant francophone. Cependant, les petites communautés ont dû attendre avant qu'une banque y soit ouverte. Nous pouvons lire dans le Courrier de l'Ouest du 14 mai 1908 : « Banque d'Hochelaga -- Cette banque canadienne française vient d'ouvrir ses portes dans la maison neuve de M. Fred Dubord dont une partie a été louée et aménagée à cet effet jusqu'au printemps. M. Lachance est le gérant, assisté de M. P. Clément. C'est une grande lacune qui sera comblée cette semaine et nul doute que l'installation de telle institution dans notre village servira de ralliement et concentration des affaires locales, ce qui est d'une importance capitale pour chacun de nos centres d'action française. » (Histoire de Beaumont, 1985: 178)
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Le bureau de poste de Beaumont
Pour les petites communautés, la poste était très souvent le seul lien avec l'extérieur. Aussi, beaucoup de gens achetaient divers catalogues, dont celui de « M. Eaton » et recevaient leurs achats par la poste. « En 1895, un groupe de colons décida de demander que la livraison du courrier se fasse tous les sept jours. Avant cette date, le courrier était ramassé à Leduc ou à Strathcona, une distance de 12 à 15 milles. Il était presque impossible de voyager sur ces chemins durant la saison des pluies d'été et dans la neige abondante de l'hiver. (...) Le nouveau bureau de poste ouvrit ses portes le premier octobre 1895. » (Histoire de Beaumont, 1985: 184)
« En 1908, le courrier venait de Leduc trois fois par semaine. » (Histoire de Beaumont, 1985: 184)

Autres professions
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Ferrer les chevaux
Le travail de forgeron était indispensable aux premiers concessionnaires. Presque tout le monde avait des chevaux qui devaient être ferrés. Le forgeron devait aussi réparer les pièces de machinerie agricole en fer qui se brisaient. Ce n'était pas toujours facile de ferrer les chevaux. « Dans ce temps, il ferrait des chevaux assez sauvages et nerveux. Je me souviens d'une jument grise qu'il frappa sur la croupe avec une râpe, pour lui montrer qui était en charge. Il lui prit ensuite la patte et se retourna pour continuer lorsqu'elle lui décrocha une ruade qui l'envoya la tête la première au fond de l'atelier. Il se procura un appareil pour tenir fermement la patte du cheval. M. Mailloux et M. Létourneau, les deux autres forgerons de Saint-Paul, lui confiaient leurs chevaux les plus récalcitrants. » (Histoire de Saint-Paul: 48)

Le travail d'occasion
« Après les semailles, Gabriel décida de travailler aux chantiers. Il eut un emploi au Yellow Head Pass où il coupa les « logs » et des traverses de chemin de fer. La paye était tant le morceau. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 121)
« Il (Albert Gratton) travaillait ici et là, sur le chemin de fer dans les montagnes, dans une usine de briques à Edmonton (Strathcona), dans les chantiers l'hiver, comme forgeron ou comme réparateur. Les étés, il défrichait son homestead (NO-33-60-9-4) et y construisit un shack selon les exigences. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 238)
Le travail d'occasion des femmes
« Afin de gagner de l'argent pour s'habiller et aider son père à supporter la famille, Rose (Martin) se trouva de l'emploi à l'Hôtel Strathcona à Edmonton. Au bout de deux ans, elle revint à Saint-Vincent pour se marier. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 325)
La spéculation
Certains arrivaient dans l'Ouest avec l'espoir de faire fortune. On achetait par exemple des terres en espérant les revendre dans un peu de temps à profit. Certains sont devenus riches de cette façon. La majorité des gens ont perdu de l'argent. Même les abbés n'étaient pas à l'abri de la tentation de la spéculation :
« Puis dans le cours de l'été 1908 arriva, un bon dimanche, un certain abbé Poitras pour remplacer le père Bonny. L'abbé Poitras avait été vicaire à Montréal. Il avait probablement rencontré un de ces « colonisateurs » qui lui avait vanté l'Ouest en masse et les facilités de grossir son portefeuille en achetant des étendues de terrain à proximité des villes pour les revendre à bon prix en petits lots (la spéculation qui était courante dans l'Ouest). Il avait mis toutes ses économies de petit vicaire dans l'achat de terrains sur le boulevard Salaberry à Saint-Paul. Après avoir revêtu son meilleur costume, il se mit en voyage avec armes et bagages. Mgr Legal le nommait du premier coup curé de Saint-Vincent. Cependant arrivé à la rivière Saskatchewan, il laissa ses effets à Duvernay et ne prit que le strict nécessaire pour se rendre ici. (...) Puis il se rendit à l'église. (...) L'abbé Poitras s'informa aussitôt où se trouvait St-Paul et comment y aller. (...) En arrivant là-bas, quelle ne fut pas sa surprise de constater que le dit boulevard Salaberry n'était qu'un «slough.» Il repartit de suite pour Brosseau, heureux d'avoir laissé ses bagages à la « traverse, » puis fila vers Montréal. Il avait été curé de sa première paroisse un seul dimanche, et ça lui avait coûté cher. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 34)
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Les journaux francophones
Les journaux de l'Ouest avait parfois de la difficulté à survivre mais la population de langue française tenait à avoir un journal. « Hier soir, il y a eu une assemblée des Canadiens Français. On n'y a rien conclu et l'assemblée est convoquée de nouveau pour dimanche. » (Inscription dans le Codex historicus de la mission Saint-Joachim datant du 21 janvier 1901)

Arpentage
« Lorsque les premiers colons arrivèrent dans cette région, il n'y avait pas de chemins tels qu'on les connaît aujourd'hui. Toutes les sections et les quarts de section de terre étaient arpentés et identifiés par des piquets plantés aux coins. On voyageait suivant des pistes à travers les broussailles. Ces pistes suivaient le terrain le plus haut et le plus facile à traverser. Au fur et à mesure que la région se peuplait, des chemins étaient bâtis le long des droits de passage réservés sur chaque section. Ceux-ci étaient 66 pieds de largeur. Lorsqu'on en sentit le besoin, on organisa des petites municipalités et des districts scolaires pour rendre service aux habitants de la région. Les municipalités organisées étaient un « township » ou six milles carrés de superficie. On appelait ces districts des districts en voie de développement. » (Histoire de Beaumont, 1985: 160)

Faire son apprentissage sur la ferme
Lorsqu'ils n'étudiaient pas ou ne travaillaient pas à l'extérieur, les jeunes hommes aidaient leur père sur la ferme jusqu'à ce qu'ils peuvent avoir leur propre concession. C'était un travail très ardu. « Le dix janvier, en 1897, j'ai été au collège pendant deux ans et fait ma douzième grade, français et anglais. Ensuite j'ai travaillé sur la terre, la ferme, pendant quatre ans et les premiers deux ou trois ans avec trois boeufs et la quatrième année avec des chevaux. Je vais vous dire quand nous avions marché toute la journée derrière la charrue à manchon ou la herse, cela ne faisait pas grande différence, le boeufs ou les chevaux, nous étions très fatigués et je vous dis qu'on dormait bien dans notre petit lit, même qu'il était bien dur. » (L'histoire de ma vie par Joseph O. Tremblay. Document des archives provinciales, no 80.331 SE)
Mines de charbon
Les mines de charbon ont été un important facteur de commerce et de développement de l'Alberta, mais elles ont aussi causé beaucoup de problèmes. Les mineurs ont fait de nombreuses grèves afin de recevoir un salaire décent et des conditions de travail sécuritaires:
« Grève des charbonnages. Les gouvernements provincial et fédéral ont fait cesser la grève dans les charbonnages de l'Alberta. Les mineurs ont obtenu une augmentation de salaire dans un contrat pour travailler selon les mêmes bases pour deux ans. » (Le Courrier de l'Ouest, 09/05/1907, p.l)
« Accident à Morinville. Un ouvrier d'origine anglaise s'est vu horriblement brûlé et défiguré à la suite d'une explosion de poudre dans une mine de Morinville. » (Le Courrier de l'Ouest, 20/05/1907, p. 8)
« Un bien triste accident vient de ravir la vie à six mineurs de la mine Walters à Strathcona. Le feu s'est déclaré dans la mine et cinq mineurs furent brûlés ou asphyxiés. Le sixième s'est sacrifié pour aller au secours des autres mais il fut horriblement brûlé et mourut le lendemain. L'origine du feu est encore inconnue. (...)
L'enquête du coroner établit que les causes du feu sont inconnues, mais que les responsabilités incombent à la compagnie, qui n'a pas observé les règlements des mineurs de la province, et à l'inspecteur des mines qui n'a pas exigé les appareils de sauvetage tel que le veut la loi. » (Le Courrier de l'Ouest, 13/06/1907, p. l)
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Pour en savoir plus sur le travail, voir « Les travaux hivernaux » dans la section « L'hiver ».
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