Preferred Language/ Langue préférée

Le blogue du directeur général

Nous avons émis ce matin un com­mu­niqué de presse inti­t­ulé : Après 67 ans d’existence, la Con­férence cana­di­enne des arts ferme ses portes. Je n’ai pas besoin de vous dire com­ment ces quelques mots ont été dif­fi­ciles à écrire, com­ment nous avons tout fait pour ne pas avoir à les for­muler. Et pour­tant, nous nous devions faire face à l’inéluctable.

Cela fait sept ans jour pour jour que je pre­nais la barre de la CCA. J’ai acquis au cours de ces années un énorme respect pour cette organ­i­sa­tion et la con­tri­bu­tion sans équiv­a­lent qu’elle a faite au développe­ment de poli­tiques cul­turelles au niveau fédéral. Com­bien de fois, par­ti­c­ulière­ment au cours des deux dernières années, ai-je entendu dire : « Si la CCA n’existait pas il faudrait l’inventer! » Au cours des derniers 18 mois, embras­sant avec ent­hou­si­asme le défi lancé par la déci­sion atten­due que le gou­verne­ment allait met­tre fin à 47 ans de finance­ment, nous avons tenté de réin­ven­ter l’organisation sur une base autonome, mais comme le dit notre prési­dente Kath­leen Sharpe dans sa let­tre, il nous aurait fallu deux ans de tran­si­tion, pas les mai­gres six mois que le min­istre nous a accordés.

Il y a eu des moments de grande hési­ta­tion quant au bien-fondé de con­tin­uer, d’aller de l’avant sur la foi des engage­ments reçus à ce jour et des signes d’encouragement de nos mem­bres qui con­fir­maient par leur adhé­sion renou­velée que nous étions sur la bonne piste. Le sim­ple fait de baisser les bras n’allait-il pas tuer notre pos­si­bil­ité de réus­sir con­tre toute attente? Mais à con­sid­érer froide­ment les chances d’aller au-delà de mars 2013, il nous est apparu, tant au con­seil qu’à l’équipe du Secré­tariat, qu’il serait irre­spon­s­able de ris­quer les sommes recueil­lies à ce jour de source privée ou publique. Nous avons con­clu que le mieux que nous puis­sions faire dans les cir­con­stances, c’est de laisser l’organisme en ordre, en état de vie sus­pendue, dans l’espoir que du milieu sorte un groupe prêt à tra­vailler à la relance de cet instru­ment sans équiv­a­lent au sein des arts, des indus­tries cul­turelles et du secteur patrimonial.

Nous demeu­rons con­va­in­cus que les milieux cul­turels cana­di­ens ont besoin d’un organ­isme comme la CCA. On parle du rôle de rassem­bleur, d’observateur, et d’analyste des grands enjeux cul­turels au niveau national. Dans l’environnement changeant ou il se trouve, le secteur de la cul­ture au Canada a besoin de se ser­rer les coudes, de sor­tir de ses nom­breux silos, d’identifier les intérêts com­muns et de dévelop­per les straté­gies pour les pour­suivre. Alors, l’équipe que vous con­nais­sez se retire, mais en vous lais­sant ce qu’il faut pour que vous puissiez repren­dre le flam­beau, à de nou­velles con­di­tions, tel le phénix qui renaît de ses cendres.

Au cours des prochaines semaines, nous allons pren­dre des mesures pour ren­dre la tran­si­tion pos­si­ble et ten­ter de préserver cer­tains pro­jets clés comme l’analyse annuelle du bud­get fédéral que la CCA pub­lie depuis plus d’une ving­taine d’années. Nous sommes à met­tre en place une entente avec le Cen­tre de gou­ver­nance de l’Université d’Ottawa pour que le pro­jet des analy­ses des bud­gets provin­ci­aux et ter­ri­to­ri­aux vus de l’angle de la cul­ture et du pat­ri­moine que nous devions pub­lier en jan­vier prochain voit le jour et, si pos­si­ble, qu’il con­tinue. Nous allons verser nos doc­u­ments les plus impor­tants aux Archives nationales, qui déti­en­nent déjà notre his­toire depuis 1945. Nous allons met­tre en place un con­seil d’administration restreint, tuteur de l’organisme.

Nous lais­sons en héritage un passé certes glo­rieux, mais un avenir poten­tiel aussi promet­teur pour autant que les par­ties intéressées trou­vent le moyen de s’entendre pour pren­dre la relève. C’est cet espoir, ce désir que le secteur sera de nou­veau maître d’un organ­isme comme la CCA qui rend notre départ moins dif­fi­cile. Le secteur cul­turel est un milieu de créa­tiv­ité et d’invention : j’ai con­fi­ance que vous saurez vous recréer un espace qui vous ressem­ble et vous rassem­ble dans l’avenir; un espace qui vous appar­tient pleine­ment, à l’abri des aléas poli­tiques et dont vous serez les fiers gardiens.

En ter­mi­nant, je tiens à remercier très chaleureuse­ment mes col­lègues du Secré­tariat, qui ont partagé pleine­ment avec moi le rêve de la réus­site, ainsi que les mem­bres de notre con­seil d’administration qui nous ont appuyé sans réserve en étant tou­jours soucieux de notre bien-être comme employés. Et je vous salue et remer­cie tous et toutes : cela aura été un grand moment dans ma vie que de tra­vailler avec vous, gens de cul­ture, gens de passion!

 

 

 

 

Alain Pineau

One Comment

  1. Lou poirier says:

    Merci de votre tra­vail auprès des gou­verne­ments et des artistes. la sol­i­dar­ité vain­cra, les artistes se sépar­ent de plus en plus du reste alors qu’ils doivent être présents et act­ifs dans les com­mu­nautés! N’attendons pas le gou­verne­ment pour faire nos oeu­vres, soyons fiers.…espoir que la vérité percera et le souci d’une cul­ture des arts nous unira un jour

    merci de votre dévouement

Leave a Reply to Lou poirier Cancel reply

Votre adresse courriel ne sera pas publiée champs obligatoires

*


*

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>