Une demande controversée
Depuis près de quarante ans, la radio de Radio-Canada et de CBC sont un havre exempt de battage publicitaire, où on peut écouter de la musique ou débattre d’importantes questions sans interruption. À la suite des compressions budgétaires incluses dans le budget Flaherty 2012, la Société a demandé au CRTC la permission de diffuser de la publicité nationale sur les ondes de Radio 2 et d’Espace Musique. Selon Radio-Canada, cela engendrerait des revenus de 15 à 20 millions de dollars les deux premières années, pour atteindre 35 millions la 7e année.
Une majorité d’intervenants s’est prononcé contre la publicité sur ces postes radio de Radio-Canada. Pour l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACB), cette autorisation pourrait créer un précédent et inciter la Société à faire la même demande pour La Première Chaîne et Radio 1. Dans son mémoire, Open Media/PIAC s’inquiète que la publicité devienne « une préoccupation majeure pour la Société Radio-Canada et change la nature de la programmation d’une manière qui porte atteinte à sa capacité à servir l’intérêt public. »
Astral affirme que : « Si le Conseil accepte aujourd’hui que la réallocation des crédits parlementaires de la radio vers la télévision est un justificatif approprié pour autoriser la diffusion de publicité sur Espace Musique et Radio Two, il suffira demain à la SRC d’allouer une part encore plus importante de ses crédits parlementaires à la télévision pour justifier artificiellement le besoin de ses autres réseaux La Première Chaîne et Radio One de recourir à leur tour à la publicité. »
La Friends of Canadian Broadcasting affirme que l’ajout de la publicité sur les ondes de Radio 2 et d’Espace Musique aurait « un effet profondément néfaste sur l’orientation du service public, qui aliénerait son public fidèle. »
Alors que l’ADISQ hésite à accepter la demande de la SRC et pose plusieurs questions, la Canadian Independent Music Association (CIMA) affirme que la diffusion de la publicité est un mal nécessaire. « CIMA appuie la proposition de l’article 11 par Radio 2 que la condition de licence interdisant les messages commerciaux dans la plupart des cas soit modifiée en permettant la diffusion de publicité nationale. Bien que n’étant pas une solution idéale, cette approche contribuera à résoudre en partie les difficultés financières de la SRC. Dans le monde d’aujourd’hui, le besoin d’une contribution provenant du secteur privé est une réalité et il convient donc d’appuyer la demande. »