|
|
|
|
|
|
Les réserves La vie dans les réserves
|
|
Le déclin des Amérindiens
En 1903, dans la région du Traité no. 7 du sud de l'Alberta, il ne restait que 3 500 Amérindiens. Ce n'était que la moitié de ce que la population avait été en 1880. La superficie de leurs réserves était de 900 000 acres et seulement 2 000 étaient cultivés. De ces 2 000 acres, 600 acres étaient semés en avoine et le reste était réservé pour de petits jardins où on cultivait des pommes de terres, des navets, du maïs et d'autre légumes. (Dempsey, 1992; p. 171)
Les échecs
La transition d'une vie de chasse et de piégeage à une vie d'éleveur et de fermier n'était pas facile. Beaucoup se sont opposés aux changements et se sont accrochés à leur mode de vie traditionnelle même si ce n'était plus viable. Ils résistaient aux contraintes des fonctionnaires du département des Affaires indiennes. Ceux qui ont tenté de devenir fermiers devaient se conformer aux règlements du gouvernement qui dictait ce qui devait être semé et qui vendait la récolte. Très souvent, le gouvernement ne versait pas l'argent de la vente de la récolte avant que l'agent soit convaincu que l'argent serait bien dépensé. (Dempsey, 1992; p. 177) La colère et le désespoir des Amérindiens se sont montrés de différentes façons. Bon nombre d'Amérindiens se sont tournés vers l'alcool tandis que d'autres ont refusé de se plier aux nouvelles lois canadiennes. (Dempsey, 1992; p. 177)
Le traité no. 8
Les premiers traités signés couvraient les terres du sud des provinces de l'Ouest. À partir des années 1870, les Amérindiens des Prairies avaient été largement confinés à leurs réserves. Les Amérindiens dans le nord ont pu maintenir leur liberté plus longtemps. Ils continuaient à vivre de la chasse, du piégeage et de la pêche. Cependant, tout cela a changé avec la découverte d'or au Klondike en 1897. Des centaines de prospecteurs se sont dirigés vers le nord de l'Alberta pour se rendre au Yukon. Certains s'y sont rendus, tandis que d'autres ont choisi de s'établir dans la région de la rivière de la Paix et le long des rivières du Nord. Pour éviter des conflits, le gouvernement a demandé aux Amérindiens de signer le traité numéro 8 et, en 1899 et en 1900, des commissaires ont voyagé le long des rivières de la Paix, Athabasca et Esclave pour obtenir le consentement des différentes bandes amérindiennes. Beaucoup d'Amérindiens hésitaient à signer ce traité, car ils considéraient que le gouvernement leur offrait peu. Cependant, tous ont finalement accepté les conditions du traité et l'ont signé. (Dempsey, 1992; p. 169)
|
Le père Albert Lacombe
C'est l'intervention du père Lacombe qui a finalement convaincu les Amérindiens de signer le Traité no 8. Il était leur ami et avait leur confiance. Il leur a dit : « Je vous conseille fortement d'accepter les paroles du Grand Chef qui vient ici aujourd'hui au nom de la Reine. Votre forêt et votre vie sur la rivière ne seront pas changés par le traité. Je termine en disant, acceptez! » (Dempsey, 1992; p. 170)
Les traités no. 9 et 10
En 1905 et 1906, les traités 9 et 10 ont été signés. En signant ces deux traités, les Amérindiens cédaient les derniers territoires des provinces de l'Ouest.
Les marchands libres
Les Amérindiens du Nord ont bénéficié de l'arrivée de marchands libres. Non seulement ont-ils pu maintenir leur mode de vie traditionnel, mais les prix de leurs fourrures augmentaient sans cesse. Les marchands libres faisaient concurrence à la Compagnie de la Baie d'Hudson et offraient de meilleurs prix pour les fourrures. De plus, ces marchands payaient en argent comptant tandis que la Baie n'offrait que du crédit à ses clients. Conséquemment la vie des Amérindiens du Nord avait peu changé en 1905. (Dempsey, 1992; p. 170)
Les éleveurs amérindiens
Depuis la disparition des troupeaux de bison, les autochtones des Prairies avaient beaucoup souffert. Le bison avait été central à leur mode de vie et sans le bison, les Amérindiens de Prairies n'avaient plus suffisamment de nourriture et ils étaient très souvent affamés. Dans les réserves du sud des Prairies, ils se sont cependant mis, avec l'aide du gouvernement fédéral, à élever du bétail. Ce sont les Amérindiens qui ont pris l'initiative. Les Sang, par exemple, avait échangé des chevaux pour quinze vaches dans les années 1890. En 1903, ils avaient 3 500 bêtes de bétail ainsi que 2 500 chevaux. (Dempsey, 1992; p. 171)
Les rations
Une fois par semaine dans les réserves des Prairies, un agent du gouvernement distribuait des rations aux Amérindiens. Habituellement 3 ou 4 boeufs des bouvillons étaient tués pour fournir la viande pour les rations. Les propriétaires amérindiens des boeufs étaient payés pour leurs animaux, mais les agents du gouvernement faisaient le foin pour hiverner les animaux et ce coût était déduit du paiement fait au propriétaire des boeufs. Les Amérindiens dans les réserves étaient très souvent des éleveurs. Toutes les semaines, chaque membre de la réserve recevait 7 livres de viande et 5 livres de farine. Une fois par mois, tout le monde recevait une livre de thé. (John Martin)
L'argent des traités
Chaque automne, l'argent qui avait été promis aux Amérindiens dans les traités était distribué aux autochtones. En plus de cet argent, du linge était aussi fourni. Chaque femme recevait une couverte et chaque homme, une paire de pantalons. (John Martin)
Le trafic de la boisson
« Les lois interdisent de vendre des boissons alcoolisées aux Peaux Rouges, sous peine de suppression de la licence du bar, qui est un des gros profits pour le tenancier d'un hôtel; mais on n'en tient pas toujours compte. Les Peaux Rouges échangent souvent leurs fourrures contre de l'alcool frelaté. » (Giscard, 1982; p. 10)
Mes clients amérindiens
Un commerçant du tournant du siècle décrit les Amérindiens : « Je reçois toutes les semaines la visite de plusieurs Peaux Rouges, venant acheter de la camelote en échange de leurs fourrures. En général, ils ne sont jamais seuls, toute la famille suit. Ils sont curieux à observer. Il ne faut jamais être pressé avec eux. S'ils sont plusieurs, ils s'accroupissent par terre, les jambes croisées, à la manière indienne, et ils attendent. Je trouve très agréable de commercer avec eux. Si l'on est loyal et honnête, on s'en fait des clients fidèles et souvent des amis. » (Giscard, 1982; p. 53)
La traite des fourrures
« Voici comment se traitent les affaires avec eux. Très souvent l'Indien apporte des peaux en paiement. Avant d'acheter, il faut vendre. Au bout d'un certain moment, l'un prend un ballot, le déplie et montre des peaux. Suivant l'espèce (rats musqués, pour la plupart, renards, hermines, "skunks", loups) je donne un prix. Nous sommes fixés journellement par les journaux sur les cours de la fourrure pratiqués à Chicago, Saint Paul, Minneapolis, les grands marchés de la fourrure aux États-Unis. Il ne faut pas essayer de rouler le Peau Rouge sans quoi il referme son paquet et s'en va ailleurs. Si l'on est d'accord sur le prix, on compte les peaux et l'on fait le total. Il est rare que, parmi les Peaux Rouges, il ne s'en trouve pas un, au sang plus ou moins mêlé, baragouinant quelques mots d'anglais, pour faciliter les opérations. (...) Le décompte fait, je donne à l'Indien les dollars convenus et c'est ici que l'affaire devient comique. » (Giscard, 1982; p. 53)
|
Le commerce avec les autochtones
« Le Peau Rouge commence à faire le tour du magasin, contemplant longuement, touche un objet pour savoir le prix et une fois le prix énoncé, il tend un des plus gros billets qu'il vient de recevoir, et on lui rend la monnaie. Pour chaque objet, il fait de même et continue par les plus chers : farine, lard fumé, graisse, thé, sucre, tabac. Après chaque objet acheté, il paie : l'addition dépasse son entendement. Quand il ne lui reste que quelques dollars, si le prix dépasse ses disponibilités, il se rabat sur un autre objet moins cher. Pour finir, invariablement il échange la menue monnaie contre des bonbons. Chaque indien présent fait de même. » (Giscard: 1982; p. 53)
Le nomadisme
« Ces Peaux Rouges vivent en nomades, changeant de camp, suivant les possibilités de pêche et de chasse. Ils reculent toujours plus vers le nord, chassés par la civilisation qui envahit leur territoires. Ils se sentent définitivement vaincus par le Blanc et cela fait pitié de voir cette noble race dépossédée de toutes ses richesses, en vertu de la loi du plus fort. » (Giscard, 1982; p. 53)
L'acculturation
Le gouvernement fédéral ainsi que les missionnaires ont cru bon de « civiliser » les Amérindiens. La disparition du mode de vie des Amérindiens basé sur la cueillette et la chasse était vue comme inévitable. On a longtemps voulu faire des Amérindiens de l'Ouest des agriculteurs, très souvent sans succès. « Le gouvernement a bien essayé de les fixer en ouvrant des écoles indiennes, tenues en général par des représentants de diverses religions, en leur apprenant la culture, en leur donnant même au besoin des outils agricoles, du bétail; mais dès qu'ils reprennent le large, l'atavisme reprend le dessus. On ne pourra jamais domestiquer cette race. » (Giscard, 1982; p. 53)
La justice des Blancs
« En 1894, un Indien Pieds-Noirs a demandé une ration de viande pour son enfant malade. La requête a été refusée par l'agent des Amérindiens Begg et le distributeur des rations Skinner. L'Indien leur a dit que seulement de la viande pourrait sauver son enfant et si l'enfant mourait il serait de retour pour les tirer. Vers minuit, l'enfant est décédé et l'Indien a été chez Begg pour faire bon sa menace. Mme Begg a répondu à la porte et lui a dit que Begg était à Gleichen pour une réunion. L'Indien a ensuite été à la cabane de Skinner et lorsqu'il ouvrit la porte, il s'est évidemment tourner très vite pour se sauver. Mais il a été tiré dans la tête, de dos, la balle sortant d'un oeil. La police montée accompagnée d'un "posse" l'ont observé près de la tombe de Crowfoot. Il était armé. La police et le posse ont essuyé le feu de l'Indien et ils ont tiré sur lui. La chance a voulu qu'une balle frappe l'Indien dans le bras, le cassant. Il a laissé tombé son arme et il est parti à la course dans le petit bois près de la rivière. La police a donné l'ordre que l'Indien devait être capturé et non tué. Ils ont entouré les arbres et l'Indien est sorti du bois brandissant un couteau. Il saignait à profusion. Un homme dénommé Lee a braqué son fusil et l'a tiré dans la tête. Une des policiers a été obligé d'assumer la responsabilité pour cet incident et a été déménagé à un autre district. » (John Martin)
|
|
|
|
|
|
|