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Retour dans le passé : Albersask 1905
Ces « Notes sur la fête du Soleil » furent écrites par Mgr Émile Legal, du temps où, simple père, il était missionnaire chez les Piéganes, une des trois tribus de la Nation des Pieds-Noirs. Elles donnent la description de cette fête, telle qu'elle se pratiquait habituellement, mais en suivant pas à pas les cérémonies qui eurent lieu sous nos yeux, en 1885, ainsi qu'il le dira lui-même.


La fête du Soleil – Les origines
Le sentiment religieux des Amérindiens
Croyance aux songes
Danses religieuses
La danse du soleil
La légende Partsopisohors
En quelles occasions on célèbre cette fête
Valeurs religieuses

Le sentiment religieux des Amérindiens
Les Amérindiens de l'Amérique du Nord sont très religieux ou, si l'on préfère cette expression, très superstitieux.

L'idée religieuse s'allie, dans leur esprit, à toutes les circonstances et à tous les incidents de la vie : la naissance, la santé, la maladie, la mort, la fuite des dangers, l'acquisition du bien-être, de la richesse, de la bonne fortune, le jeu et le plaisir, le deuil et la douleur. (Notes sur la fête du Soleil, p. 1)

Non seulement les grands phénomènes de la nature, mais les plus vulgaires objets, dès lors qu'ils présentent certains caractères d'étrangeté, pourront être à ses yeux les dépositaires d'énergies occultes dont il devra tenir compte dans sa conduite habituelle. (Notes sur la fête du Soleil, p. 2)

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Croyance aux songes
Le rêve, le songe a pour lui une réalité parfaitement caractérisée. C'est un personnage mystérieux qui vient lui transmettre les connaissances qu'il ne pourrait recevoir autrement; et non seulement d'ailleurs des connaissances précieuses, mais même des pouvoirs occultes qu'il estime au plus haut prix. (Notes sur la fête du Soleil, p. 2)

Aussi ces songes et ces rêves fantastiques les provoque-t-il autant qu'il le peut, surtout à certaines époques de sa vie. Alors il s'isole, pour un temps, de ses semblables. Il s'abstient de tout aliment et, par l'effet de ce jeûne rigoureux qui se prolonge quelquefois quatre ou cinq jours ou même toute une semaine, les songes deviennent de réelles hallucinations. Le pauvre sauvage tout éveillé voit et entend, ou du moins il croit voir et entendre, les mystérieux envoyés d'un monde inconnu, qui lui parlent et lui révèlent de merveilleux secrets... Et rien, dans la suite, ne pourra le persuader qu'il n'a été que le jouet d'une illusion. (Notes sur la fête du Soleil, p. 2)


Danses religieuses
Quoique les pratiques religieuses, ou mieux, superstitieuses s'allient à toutes les circonstances de la vie, comme il a été dit plus haut, il faut pourtant reconnaître que c'est surtout quand il s'agit de combattre la maladie et de lutter contre la mort qu'on y a recours avec le plus de persévérance et qu'on les accomplit avec le plus de ferveur et de conviction; et c'est sans doute pour cette raison qu'on a donné à tout l'ensemble le nom de danses ou rites de médecine. (Notes sur la fête du Soleil, p. 3)

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La danse du soleil
Parmi les nombreuses danses et fêtes superstitieuses en usage chez les Amérindiens des Prairies de l'Amérique du Nord, celle qui s'accomplit avec le plus de solennité et d'éclat est sans contredit cette fête qu'on appelle la danse ou fête du soleil. (Notes sur la fête du Soleil, p. 4)

Elle a pris son origine, paraît-il, parmi les Dakota, qui sont une branche de la famille Sioux; et elle s'est établie chez plusieurs autres tribus de la même nation ainsi que parmi de nombreuses branches de la famille algonquine, en particulier chez les Cris, les Pieds-Noirs, les Piéganes et les Gens du Sang.

Chez les Cris, la fête prend le nom de Danse de la Soif, en raison du supplice de la soif auquel un certain nombre de patients se condamnent volontairement pendant plusieurs jours consécutifs.

Chez les Pieds-Noirs, les Piéganes et les Gens du Sang, elle s'appelle okan, mot vieilli dont la signification paraît peu précise, mais qui semble désigner une loge, la loge par excellence, c'est-à-dire la loge du soleil.

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La légende de Partsopisohors
«
Pour expliquer la naissance de cette fête du Soleil, les Sauvages ont une légende qui je rapporterai ici en résumé. »

Une jeune homme s'est épris des charmes d'une brune sauvagesse et l'a fait demander pour épouse. Malheureusement une cicatrice ou balafre défigure le visage du jeune homme et lui a fait donner le surnom de balafré, Pawexskew. Le jeune fille répond : « Quand la balafre qui le défigure aura disparu, je l'accepterai pour époux. » Le jeune homme est consterné; il fuit son pays et s'isole dans sa douleur. Il parvient dans les régions du Soleil Levant, c'est-à-dire quelque part du côté de l'Est. Un jour, l'Étoile du matin, Episohors, l'aperçoit, lui demande la cause de son chagrin et le prend en amitié. Cet astre du matin, Episohors, est un beau jeune homme, le fils du Soleil et de la Lune. Il emmène le Balafré à la demeure du Soleil et, par le moyen de quatre bains de vapeur, fait complètement disparaître la malencontreuse balafre, de sorte que le Balafré devient un jeune homme aussi beau qu'Episohors lui-même et change son nom en celui de Partsopisohors, presque Episohors. (Notes sur la fête du Soleil, p. 4-5)

L'obstacle ayant disparu, il pouvait attendre la réalisation de ses désirs et il voulut prendre congé de son ami Episohors. Celui-ci, avant de le laisser partir, lui fit connaître les rites de la grande fête du Soleil qu'il devait enseigner à ses compatriotes, en les enjoignant de les accomplir chaque année. Puis il congédia son ami en lui remettant une petite flûte rustique dont les sons devaient charmer la jeune fille et assurer son amour. (Notes sur la fête du Soleil, p. 5)
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Cependant, à la manière sauvage, il semble qu'Episohors ne voulut pas que son labeur en faveur de son ami restât sans récompense. Aussi, avant la séparation, lui fit-il connaître ce qu'il désirait de lui. Ensuite Partsopisohors ferma les yeux; Episohors souffla sur lui et, quant il rouvrit les yeux, Partsopisohors se trouva, descendu des régions éthérées, près du camp de ses compatriotes. (Notes sur la fête du Soleil, p. 5)

La jeune fille attendait. Elle ne fut point insensible aux charmes du jeune homme, dont la balafre avait complètement disparu. D'ailleurs le son de la flûte enchantée avait une puissance irrésistible. (Notes sur la fête du Soleil, p. 5)

Mais l'union ne fut pas de longue durée! (...) Car, ce qu'Episohors avait demandé à son ami, c'était précisément qu'il lui donnât la jeune fille qui avait exalté son amour à un si haut degré. (...) Aussi le nouvel époux, recommandant à sa jeune femme de fermer les yeux, souffla sur elle et aussitôt elle se trouva transportée dans la demeure du Soleil pour devenir la compagne d'Episohors, l'astre du matin. (Notes sur la fête du Soleil, p. 6)

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En quelles occasions on célèbre cette fête
Quoique Partsopisohors, à son retour parmi les humains, ait recommandé de célébrer chaque année la fête du Soleil, on ne le fait pas sans quelque circonstance spéciale. C'est surtout par suite d'une promesse ou d'un voeu que la fête se renouvelle. Aussi arrive-t-il parfois que des années se passent sans que la fête ait lieu. (Notes sur la fête du Soleil, p.6)

Voici ce qui donne habituellement occasion à ce voeu. Lorsque, dans une famille, un membre important, comme le chef de famille lui-même ou l'un des grands enfants déjà influent, est dangereusement malade, une des femmes du chef de la famille, ou la mère du jeune homme, peut faire le voeu de donner la fête du Soleil si le malade revient à santé. Il y a pourtant à cela une condition : c'est que la femme qui fait ce voeu soit irréprochable dans sa conduite. (Notes sur la fête du Soleil, p. 6)

S'il en était autrement, de grands malheurs ne manqueraient pas de fondre sur la famille. Et si la fraude était découverte ultérieurement, la femme coupable courrait les plus grands risques. (Notes sur la fête du Soleil, p. 7)


Valeurs religieuses ou signification des rites de la fête du Soleil
La plupart de leurs rites sont fidèlement transmis; mais il semble que la signification en soit absolument perdue. Du moins, à toute question sur ce sujet, le sauvage ne saura répondre qu'en disant : « Ainsi faisaient nos ancêtres et nous faisons comme eux. » Tout au plus rapporteront-ils quelque légende ou tradition dans le genre de celle résumée plus haut et n'ayant qu'un rapport très éloigné avec la pratique à élucider. (Notes sur la fête du Soleil, p. 7)

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Suite de « La fête du soleil »
de la section « Les Amérindiens » :

« Les rites de la fête »




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