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Cette
description est assez proche de celle que j'ai recueillie à Terre-Neuve
pour discerner une proche parenté entre les deux.
L'origine
bretonne de nombreux Franco-Terreneuviens est prouvée par le témoignage
linguistique. Le géographe français Pierre Biays, qui visita Cap-St-Georges
en 1951, rencontra de vieux Français qui parlaient breton entre
eux. Vingt ans plus tard, il n'était plus possible d'entendre
parler cette langue celte; il ne restait dans le souvenir de leurs
enfants que quelques mots défigurés et difficilement reconnaissables.
Pourtant,
les noms de famille de la presqu'île sont également éloquents.
Bozec, Cornic (ou LeCornic, aujourd'hui Cornect), Carrautret (Karotret,
prononcé Caraoutrette, aujourd'hui éteint dans la région), Lagatdu,
Kerfont ou Karfont, Tallec (aujourd'hui Tallack), Scardin (ou
Secardon), Robin (écrit souvent aujourd'hui Rubia ou Robia et
prononcé sous l'influence de l'anglais), Rivolan, Huon et d'autres
encore, sont des noms soit typiquement bretons, soit répandus
dans la région de St-Malo et de son arrière-pays. Très souvent
le témoignage oral nous dit que les premiers porteurs de ces noms
étaient bretonnants.
D'autres
noms que l'on retrouve sur la presqu'île et que l'on associe avec
les provinces de l'ouest de la France comprennent des Chrétien,
Dubé, Dubois, Félix, Formanger, Lecoure, Lecointe (souvent écrit
Lecountre ou Lecointre), Leroy, Louvelle (ou Nouvelle), Lemoine,
Lainey, Marche, Renouf, Retieffe, Rouzes, Savidon et Simon. Il
y a des familles aux villages de l'Anse-à-Canards, de Maisons-d'Hiver,
de la Grand'Terre et de Cap-St-Georges qui ont des liens, plus
ou moins connus, avec des familles saint-pierraises actuelles,
telles les Briand, les Morazé, les Ozon, les Poirier et les Simon.