Investissement culturel municipal
Montréal et Vancouver mènent au chapitre du financement culturel
Le 10 janvier dernier, Hill Stratégies Recherche publiait un rapport intitulé Les investissements municipaux au titre de la culture de cinq grandes villes du Canada. L’étude compare la performance des 5 villes du Canada où l’on retrouve le plus de travailleurs culturels et d’artistes : Vancouver, Calgary, Toronto, Ottawa et Montréal. Ce rapport écrit en partenariat avec le personnel culturel de les cinq villes, du Réseau des villes créatives du Canada et du Conseil des bibliothèques urbaines vise à combler une lacune au niveau des informations fournies par Statistique Canada en analysant les investissements par type de financement.
L’étude couvre les dépenses de fonctionnement, les subventions et les dépenses en immobilisations dans chaque ville entre 2006 et 2009. Afin de comparer des comparables, elle exclut tout transfert de fonds d’autres paliers de gouvernement. Enfin, le rapport traite dans une section distincte du financement des bibliothèques publiques en raison des différentes façons dont ces fonds sont administrés par chaque ville.
Quelles sont les conclusions?
• En 2009, la moyenne générale d’investissement total net des cinq villes au chapitre de la culture s’élevait à 35 $ per capita. Montréal se classe au premier rang avec 55 $ per capita et Toronto au dernier avec 19 $.
• Cela n’a cependant pas toujours été le cas. Bien que dans les années précédentes, Montréal et Vancouver tenaient également les premiers rangs, les trois autres villes s’échangeaient le dernier. Ainsi en 2006, Calgary et Ottawa étaient à égalité pour l’investissement le plus bas à 15 $ par capita tandis que Toronto se trouvait en plein milieu avec un investissement de 17 $.
• Toronto a chuté à cause du fait d’un maigre accroissement de seulement 2 $ par habitant sur 4 ans, tandis que pour la même période, on trouve la plus forte augmentation à Calgary (+ 27 $). Les trois autres villes rapporte une augmentation constante de 13–14 $ chacune. L’étude attribue la forte augmentation de Calgary à son Initiative de soutenabilité municipale.
• Malgré une augmentation de 197% des dépenses en immobilisations au cours de la période de 4 ans, ces dépenses représentaient seulement 25% des dépenses totale en 2009. Le reste des dépenses ont été répartis presque également entre les subventions et les dépenses d’exploitation en. Cette dernière donnée est intéressante parce que la plupart de l’augmentation de dépenses en immobilisations n’arrive qu’en 2009, ce qui coïncide avec le lancement du Plan fédéral de relance économique pour investir dans les équipements culturels. L’accroissement des subventions et dépenses d’exploitation a connu une augmentation plus graduelle de 29 et 26% respectivement.
• Les dépenses de fonctionnement pour les bibliothèques sont en moyenne de 53 $ par habitant. Toronto occupe la première place avec 69 $ par habitant, suivie de Vancouver à 61 $. Les dépenses à ce chapitre pour Montréal, Ottawa et Calgary étaient toutes inférieures à la moyenne et se situaient entre 36 et 43 $.
L’étude fournit une ventilation plus détaillée des résultats et classe les dépenses par ville et par catégorie de dépenses ainsi que par revenus moyens des travailleurs culturels et des artistes dans chaque ville. Chaque ville a également fourni des informations sur le nombre de dollars générés par chaque 1 $ de financement public, mais le fait que cette information a été recueillie à partir d’autres études portant sur différents exercices financiers et utilisant des méthodologies différentes rend les comparaisons plus problématiques.
À quoi attribuer la première place de Montréal?
Selon le rapport de Hill Stratégies, les raisons sont les suivantes :
1. « depuis plus de 30 ans, des ententes de développement culturel avec le gouvernement du Québec ont entraîné de nouveaux investissements importants par les deux parties;
2. le réseau Accès culture de Montréal comprend des équipements et du personnel dédiés à la diffusion culturelle dans les différents secteurs géographiques de Montréal;
3. la Ville finance quatre Musée de la nature (Jardin botanique, Insectarium, Biodôme et Planétarium); et
4. sa politique et son plan d’action culturelle dynamiques sont dirigés par un comité de pilotage comprenant le maire, des ministres des gouvernements québécois et fédéral et des travailleurs culturels montréalais. »