Du bureau mobile d’Alain Pineau — le 10 janvier 2012
VICTORIA — Eh bien, ça y est ! Depuis des semaines que je m’y prépare, voici que ma tournée de consultation pancanadienne a commencé hier en Colombie-Britannique, où je passe la semaine. Après le froid et la neige des dernières semaines à Ottawa, j’avoue qu’il est agréablement exotique d’abandonner bottes et foulard : il fait un agréable 8° C à Victoria et la pluie semble printanière pour qui vient de l’est du pays.
Pourquoi cette tournée qui m’amènera dans 14 villes d’ici le 18 février ? Pour valider auprès des diverses communautés culturelles d’un bout à l’autre de notre vaste pays les axes d’intervention et les initiatives stratégiques développés au cours des derniers six mois afin de réinventer le modèle d’affaires de la CCA et la rendre financièrement autonome d’ici 2014–15. Cette décision, prise avec enthousiasme par notre conseil d’administration et embrassée par le personnel du Secrétariat, fait suite à la décision attendue du gouvernement fédéral de mettre fin à 45 ans de financement de la Conférence. Je dis « attendue » car nous n’en avons toujours pas reçu confirmation officielle, mais c’est tout comme. C’est la raison pour laquelle, avec l’encouragement des fonctionnaires de Patrimoine, nous avons fait une demande de financement de transition en septembre dernier, une condition qui est vite apparue essentielle au développement d’un nouveau plan stratégique menant à l’autonomie. Nous avons bon espoir d’obtenir ce financement provisoire, mais il est peu probable que nous le sachions de façon officielle avant le budget de mars. Ce qui bien évidemment ne nous empêche aucunement de travailler d’arrache-pied pour nous assurer qu’après 67 ans d’existence, la CCA demeure toujours pertinente pour ses membres, et pour rallier à notre vision le plus d’adhérents possible.
C’est donc avec enthousiasme que j’ai amorcé hier ce périple hivernal qui me mènera des douceurs climatiques de Victoria aux imprévus météorologiques d’Halifax et St. Jean, Terre-Neuve. Enthousiasme et appréhension car zigzaguer en avion en hiver dans notre beau pays, c’est prendre un risque que même nos politiciens évitent autant que possible : rares en effet sont les élections qui ont lieu durant cette période de l’année !
Je peux dire que la consultation a bien commencé. Dix-huit personnes s’étaient rassemblées au Théâtre Belfry, à l’invitation de son directeur Ivan Habel, membre depuis juin dernier de notre conseil d’administration, et que je remercie pour sa précieuse collaboration dans l’organisation de ma visite ici.
Ma présentation d’une trentaine de minutes s’articule autour d’un document de deux pages intitulé Façonner un avenir dynamique pour les arts et la culture au Canada (ce document sera disponible sur notre site Web sous peu). Ce texte résulte des délibérations du conseil en octobre dernier et des sessions de consultations tenues en novembre et décembre à Montréal, Toronto et Ottawa. Nous avons eu ensuite une bonne discussion sur les divers services et activités soumis à la considération des participants dont plusieurs savaient peu de choses sur la CCA avant la réunion. Ce qui a particulièrement frappé l’imagination et fait comprendre la valeur de la CCA : le travail fait dans le dossier du droit d’auteur et celui du statut d’œuvre de bienfaisance. J’ai noté un intérêt évident pour la notion de créer des affiliés régionaux qui permettent à la CCA d’avoir une vision vraiment nationale des enjeux de politique culturelle qui se débattent au palier fédéral. On a également exprimé un intérêt pour l’échange d’information sur ce qui se passe dans les diverses régions du pays. Au total, je ne pouvais souhaiter meilleur initiation au feu !
Ce matin, j’ai une rencontre avec la directrice du Conseil des arts de la Colombie-Britannique (CACB), Mme Gillian Wood. Le CACB est le seul conseil des arts avec celui de l’Ontario qui n’a jamais cessé d’appuyer la Conférence canadienne des arts et nous attachons une grande valeur symbolique à cette relation, que nous aimerions pouvoir étendre d’une façon ou d’une autre aux autres conseils des arts provinciaux en existence.
Je pars pour Vancouver dans quelques heures ou se tiendra une session de consultation semblable organisée par nos partenaires de la Vancouver Arts and Culture Alliance. Je profiterai également de l’occasion pour tenir un atelier sur la consultation de l’Agence du revenu du Canada concernant la publication prochaine de lignes directrices sur le statut d’œuvre de bienfaisance pour les organismes artistiques. Cet atelier, préparé à l’invitation de notre amie l’avocate Martha Rans, sera offert partout où m’amène ma tournée.
Je vous reviens vendredi, une fois ma visite à Vancouver complétée. Vous pouvez également suivre les étapes de ma tournée via Twitter.