FORMULER UNE VISION POUR UNE POLITIQUE CULTURELLE FÉDÉRALE — LA CONFÉRENCE CHALMERS SERT DE TREMPLIN À LA PROCHAINE CONFÉRENCE NATIONALE DE LA CCA
Bulletin 18/05
Ottawa, le 21 avril, 2005 — Une centaine de participants venus de toutes les régions du
Canada ont assisté le vendredi 15 avril à la sixième Conférence Chalmers organisée par la
Conférence canadienne des arts. Sous le thème « La représentation politique et le processus
parlementaire », la conférence d’une journée a comporté diverses présentations et tables de
discussion destinées à transmettre aux délégués le savoir et l’information nécessaires pour
poursuivre leur travail de représentation.
La journée a commencé par un petit-déjeuner de réseautage offert de concert avec le Centre
national des Arts et ouvert tant à des particuliers qu’aux représentants d’organismes
culturels. La conférencière d’honneur était Wendy Lill, dramaturge et ancienne députée
néo-démocrate. S’inspirant de son expérience comme porte-parole du Patrimoine canadien
du NPD et membre du Comité permanent du patrimoine canadien pendant sept ans, Mme
Lill a exhorté les participants à être vigilants dans leurs démarches de représentation et à
continuer à faire valoir l’importance de la culture auprès des parlementaires, même quand
ce message ne semble pas avoir l’impact escompté. Elle a ajouté que les groupes de défense
des intérêts jouaient un rôle essentiel dans la sensibilisation des députés aux questions qu’il
faut poser et aux enjeux sur lesquels il faut se pencher et qu’ils pouvaient exercer une
influence considérable sur la Chambre des communes et le débat sur un projet de loi. «
Certaines choses collent, a-t-elle souligné, et il est important de discuter avec les députés,
de leur communiquer des renseignements pour faire avancer la cause des arts à Ottawa. »
Ce point a été repris par des députés de tous les partis à la table de discussion de l’aprèsmidi. Ed Broadbent (NPD, Ottawa-Centre, Ontario), Sarmite Bulte (Parti libéral, ParkdaleHigh Park , Ontario), Maka Kotto (Bloc Québécois, Saint-Lambert, Québec) et Bev Oda (Parti conservateur, Durham, Ontario) ont délibéré pendant plus d’une heure des mérites des différentes stratégies de représentation politique avant de répondre aux questions de l’auditoire. Cette discussion a abouti à un consensus auquel ont souscrit les quatre participants sur l’importance, pour mener des initiatives de représentation politique fructueuses, de transmettre des messages clairs aux députés et membres clés des comités permanents. Il y a notamment lieu de souligner l’entente générale parmi les représentants des partis au sujet de la nécessité d’avoir une politique culturelle fédérale, point que la CCA veut aborder depuis des années. Voici ce que les députés avaient à dire à se sujet :
• « Si jamais il fut un temps où il nous fallait aborder cette question d’une politique
culturelle nationale, c’est bien maintenant. Et c’est sérieux… L’État jouit encore de
pouvoirs considérables, malgré la mondialisation, et devrait en user de manière
beaucoup plus constructive et imaginative au Canada pour forger une nouvelle
politique culturelle. Il faut aussi prévoir la plus vaste participation possible et fixer un
délai pour l’élaboration de cette politique. » Ed Broadbent.
• « Je pense que la ministre a clairement affirmé sa volonté d’établir une politique
culturelle nationale. C’est ce qu’elle a fait lorsqu’elle était ministre au Québec; elle
était responsable de la politique culturelle québécoise. Je crois donc que cette volonté
existe et je pense aussi qu’il est important de continuer à renforcer la relation avec les
élus et avec le Ministère. Les arts sont bien placés maintenant pour devenir une
grande priorité sur la scène nationale, et je crois que nous pouvons aussi compter sur
un nouveau partenaire, la Fédération canadienne des municipalités. » Sarmite Bulte.
• « Je pense que l’absence d’une politique culturelle est attribuable à ce que je
mentionnais tantôt, au fait que nous considérons la culture comme du superflu. C’est à
cause de cette absence d’une politique que les États-Unis, par l’entremise de l’industrie du
divertissement de Hollywood, a pu s’emparer d’une si grosse part du marché canadien. Je
crois que cela est indispensable – nous avons besoin de ce genre de politique. Nous devons
avoir cette politique, mais nous devons tout d’abord avoir une vision. Où est cette vision?
Je pense que c’est vous qui l’avez. » Maka Kotto.
• « Nous [les membres du Comité du patrimoine] espérons fort qu’on propose une politique
culturelle déterminante. Je crois que, comme pays, nous devons confirmer notre
engagement envers les arts et la culture, et cela peut se faire par l’énoncé d’une position
claire et déterminante sur la culture au Canada et le rôle qu’elle joue. C’est une chose
d’avoir des déclarations éloquentes sur une politique culturelle, mais nous devons aussi
veiller à ce qu’il y ait stabilité. Si nous croyons que la culture est importante au Canada,
nous ne devrions pas nous contenter de vous rappeler notre appui chaque année. » Bev
Oda.
Ces observations servent de tremplin à la prochaine conférence nationale de la CCA, qui doit
avoir lieu les 25 et 26 novembre 2005 à Toronto (endroit à déterminer) et qui portera sur la
nécessité d’une politique culturelle fédérale.
Pour développer le thème de la représentation politique et du processus parlementaire, l’expertconseil Glen Milne et le greffier principal adjoint de la Direction des comités de la Chambre des
communes, Tranquillo Marrocco ont fait des présentations. Basant la sienne sur son livre intitulé
Un guide pratique : le processus de formulation et d’adoption des politiques fédérales, M. Milne
a expliqué par le menu le processus d’élaboration des politiques, notamment dans le contexte
du gouvernement minoritaire actuel, et il a résumé pour les délégués les lignes directrices sur
l’accès à ce milieu. M. Marrocco a fait une présentation encore plus ciblée, en s’attachant tout
spécialement au processus des comités parlementaires. En utilisant comme guide le nouveau
site Web parlementaire, il a décrit les outils et services que les organismes peuvent utiliser pour
produire des mémoires et présentations.
Enfin, la table de discussion des jeunes gestionnaires, animée par le jeune gestionnaire de la
CCA, le conseiller en politiques par intérim James Missen, a permis de conclure la journée par
un coup d’oeil à la vie professionnelle des futurs dirigeants du secteur, leitmotiv des
conférences Chalmers antérieures, qui fait aussi l’objet du projet Gestion créative de la CCA.
Kristian Clarke (CARFAC Ontario), Shannon Litzenberger (Assemblée canadienne de la danse),
Carole Myre (Francoscénie) et Joanne Rycaj Guillemette (Galerie d’art d’Ottawa) ont discuté de
la conciliation travail-vie personnelle et des questions liées à la représentation politique qui ont
une résonance pour eux. Un aspect particulièrement intéressant pour les cadres assistant à cette
table de discussion a été le rôle du mentorat dans le développement du potentiel de gestion de
la génération montante. Les divers modèles de mentorat présentés par les cinq participants ont
mis en évidence la valeur des conseils prodigués par les gestionnaires supérieurs du domaine
culturel.
Dans ses observations sur le succès de la Conférence Chalmers de cette année, le directeur
général de la CCA, Jean Malavoy, a déclaré que, comme par le passé, la CCA fera fond sur les
constatations de la conférence de cette année et utilisera cette information pour structurer le
débat qui aura lieu à la conférence nationale de novembre. « Clairement, l’élaboration d’une
politique culturelle fédérale jouit d’un appui à l’échelon fédéral, a-t-il affirmé. Grâce aux outils
et conseils présentés aujourd’hui pour améliorer ses activités de représentation politique, le
secteur des arts et de la culture est bien placé pour se réunir en novembre et discuter de
stratégies en vue de répondre à ce besoin d’une politique. »
rapport complet sur la Conférence Chalmers de 2005 sera disponible début mai à
www.ccarts.ca .
AVIS
Le 30 avril est la date limite pour les mises en candidature en vue du Diplôme d’honneur et du
Prix Keith Kelly pour le leadership culturel , qui seront tous deux décernés à la conférence
nationale, en novembre. On peut obtenir les formulaires de mise en candidature et des
renseignements sur les prix, y compris la liste des anciens lauréats, au site Web de la CCA à
www.ccarts.ca. Proposez vos candidats sans tarder!