Le blogue de la présidente — Tous ensemble!
23 avril 2012
Après des mois de silence, nous voilà enfin fixés : le gouvernement fédéral a confirmé officiellement son intention de mettre fin au 31 mars 2013 à quarante-six ans d’appui financier à la Conférence canadienne des arts (CCA). La bonne nouvelle : nous pouvons compter sur un peu de financement de transition. Nous voulons croire que la décision du ministre Moore d’accorder une dernière ronde de financement à la CCA constitue une reconnaissance de la pertinence de notre projet et du sérieux de notre intention de changer notre modèle d’affaires. Je ne nierai pas notre déception face à la décision finale, notre demande ayant clairement identifié le besoin d’un financement sur deux ans afin de permettre une transition plus ordonnée. Le défi auquel nous faisons maintenant face mettra une pression énorme sur le conseil et sur l’équipe du Secrétariat en vue d’accélérer considérablement la mise en œuvre du plan d’affaires et le développement des huit nouvelles sources de revenu. Une chose est certaine : cela ne pourra se faire que si vous décidez de nos appuyer dans ce projet ambitieux.
Dès que, peu après l’élection de mai 2011, nous avons eu vent de l’intention du gouvernement, nous avons embrassé l’idée que la CCA se devait de devenir indépendante et différente afin de mieux s’acquitter de son mandat, unique dans le secteur des arts, de la culture et du patrimoine au pays. Tous ici, autant le c.a. que l’équipe du Secrétariat, nous sommes résolus à tout faire pour assurer la mise en place du plan d’affaires quinquennal préparé avec votre participation au cours de la dernière année.
Pourquoi cette détermination de notre part d’aller au bout de nos efforts? Parce que nous croyons que nous sommes collectivement à une croisée des chemins. Des transformations profondes dans notre environnement mettent à dure épreuve nos capacités d’adaptation. Les effets combinés de la technologie, de l’économie et des changements démographiques; les glissements de politiques et l’émergence de nouveaux intervenants affectent les systèmes d’appui à la culture mis en place au cours des 60 dernières années. Sans compter que les arts et la culture continuent d’être considérés comme un luxe par une grande partie de nos concitoyens et sont ainsi trop souvent les premières victimes des exercices d’équilibre budgétaires des divers paliers de gouvernement.
Ne nous faisons pas trop d’illusions sur le dernier budget fédéral. Il protège le Conseil des arts (dont le budget n’a cependant pas augmenté depuis six ans et qui doit absorber les coûts d’inflation), et il contient d’agréables surprises pour les milieux muséaux, mais les coupes sombres à Radio-Canada, à Téléfilm, à l’Office national du film et les changements dans les priorités de financement que nous n’avons pas fini de découvrir, tout cela aura un impact majeur sur nos artistes, nos créateurs et nos organismes.
Notre secteur est riche par sa créativité et sa diversité, mais il est fragmenté. Dans ce contexte, nous sommes convaincus que nous avons besoin d’un forum national professionnel où, par la recherche, la représentation et les communications, nous puissions identifier les enjeux communs et planifier les stratégies nécessaires. Plus que jamais, nous voyons le besoin de travailler tous ensemble d’une façon coordonnée au bien de l’ensemble.
Au cours de la dernière année, nous du conseil d’administration et du Secrétariat avons travaillé sans répit au développement d’un plan d’affaires quinquennal détaillé, dans le but de remplacer, et plus encore, le financement reçu de Patrimoine. Depuis novembre dernier, notre directeur général a rencontré plus de 500 personnes durant une tournée du pays qui l’a mené dans 17 villes de Victoria à St.-John’s. Cette tournée et la consultation en ligne que nous avons menée ont confirmé nos convictions: une majorité d’entre nous croyons en la nécessité de travailler ensemble pour défendre nos intérêts communs. Nous avons maintenant un plan qui, bien qu’ambitieux et plein de défis, est néanmoins réalisable.
Nous allons prendre les bouchées doubles afin de déterminer comment mettre en œuvre notre plan pour 2012–2017. Nous sommes bien conscients du fait qu’en période de crise, le réflexe de chacun est de se préoccuper uniquement de la survie de son propre organisme. Nous savons tout aussi bien que nous ne sommes pas les seuls à avoir ce défi, mais nous allons vouloir savoir rapidement de vous, nos membres, si vous partagez notre conviction qu’en travaillant ensemble, nous pouvons tous être plus forts dans la poursuite d’un avenir dynamique pour le secteur culturel au pays.
Je remercie tous ceux et celles qui avez déjà exprimé votre confiance en l’avenir en renouvelant votre adhésion à la CCA. Il nous faut savoir si ceux d’entre vous qui ne l’avez pas fait encore allez vous joindre à nous. Dans les semaines qui viennent, nous allons vous proposer diverses autres façons de concrétiser votre appui.
En toute franchise, si vous appuyez la notion d’une voix nationale forte pour les arts et la culture, c’est le temps de le montrer. Le conseil d’administration et le Secrétariat sont engagés à fond dans la transformation de cette vénérable institution, mais nous ne pourrons pas y arriver sans votre engagement et votre appui – en fait, nous n’avons pas de raison d’être sans cela. Tout en étant convaincus qu’à terme, nous pouvons générer suffisamment de revenu par le biais du membership et des sept autres sources identifiées dans le plan d’affaires, l’organisation ne pourra se garder à flot en cette première année sans l’apport de nouveaux fonds. Nous avons identifié des cibles spécifiques que nous sommes à confirmer au cours des deux prochains mois. Le renouvellement de votre membership et une application agressive de notre plan d’affaires nous permettront de passer cette première année et d’être bien positionnés pour faire face à la seconde année de transformation. Nous espérons que comme nous, vous croyez que c’est plus que jamais le moment d’agir, de saisir l’occasion, sans égard aux circonstances qui l’ont précipitée.
J’espère pouvoir travailler avec vous tous à nous donner une voix forte à Ottawa et à travers le pays.
Présidente