Québec
Bonhomme Carnaval était retourné dans son placard, le ciel était d’un bleu profond et il faisait un froid de canard quand je suis arrivé à Québec dimanche. Je suis ici comme panéliste invité par le Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU) dans le cadre de leur conférence annuelle. J’en profiterai pour rencontrer dans la vieille capitale un certain nombre de personnes intéressées par l’avenir de la CCA. La journée de lundi commence de bonne heure, l’atelier auquel je participe est prévu pour 08h30, précédé d’un petit déjeuner avec les panélistes et notre modératrice, Françoise Guénette. Le thème de l’atelier est des plus appropriés : « Les associations, qu’ossa donne ? », clin d’œil au célèbre monologue d’Yvon Deschamps. Je suis en bonne compagnie : Martine Lévesque, naguère directrice générale du Conseil québécois du théâtre et maintenant avec l’Association provinciale des directeurs municipaux ; Lynda Roy, directrice des Arts et la ville ; Laurence Orillard, consultante en ressources humaines, et Anne Sainte-Marie d’Amnistie Internationale Canada. C’est un peu comme étude de cas que la CCA a été invitée à participer à cet atelier qui dure toute la matinée. Dernier intervenant, je peux accrocher mon message aux thèmes déjà abordés par les autres panélistes : importance pour les associations de se renouveler et de réaffirmer leur raison d’être ; besoin d’assurer l’engagement des membres ; rôle crucial des communications et des modèles de gouvernance et, bien sûr, financement ! Pour quiconque aura suivi ma tournée à travers le pays, le moins que l’on puisse dire c’est que ces thèmes sont familiers ! Cela me donne donc une plateforme parfaite pour passer notre message. Je suis agréablement étonné de voir comment je reçois d’encouragement pour les efforts de la CCA à se réinventer. On m’assure comprendre le rôle unique qu’elle peut jouer dans le secteur culturel canadien et au moins deux personnes déclarent spontanément qu’elles vont appuyer la CCA financièrement : un autre petit pas dans la bonne direction !
J’ai le plaisir de luncher dans un restaurant de la rue Saint-Joseph, dans la Basse-Ville, un quartier qui s’est complètement renippé au cours des récentes années. C’est un repas de travail avec les dirigeants du Conseil régional de la culture de Québec et de Chaudière-Appalaches. Il est vite évident que je suis en territoire ami : « Nous sommes des alliés naturels » de me dire Marc Gourdeau, directeur général et artistique du théâtre Premier Acte et président du Conseil. Nous échangeons sur les enjeux auxquels fait face le secteur culturel et sur ceux spécifiques à la CCA. On acquiesce à l’idée que nous devons devenir un mouvement populaire pancanadien voué non seulement à l’analyse politique, mais à la promotion des arts et de la culture auprès des citoyens. Nous nous laissons sur la perspective d’une adhésion du Conseil, qui deviendrait ainsi le quatrième conseil québécois de la culture à joindre nos rangs !
Prochaine étape, le Musée national des Beaux-arts du Québec, à l’extrémité est des Plaines d’Abraham, pour rencontrer sa nouvelle directrice Mme Line Ouellet. Le Musée est en pleine expansion et ouvrira en 2014 une toute nouvelle aile magnifique. Cela lui permettra de présenter au public sa vaste collection d’art québécois post-1960 qui sommeille depuis trop longtemps dans des voûtes et d’accueillir des expositions d’envergure internationale. Le contact avec Mme Ouellet est chaleureux et nous trouvons vite des sujets d’intérêt commun, entre autres la question du droit d’auteur et les défis qu’ont les musées à rendre leurs collections accessibles par internet. Je conviens qu’il s’agit là d’une question fort importante sur lequel la CCA se penchera dans les meilleurs délais. Mme Ouellet est par ailleurs intéressée par le rôle que la CCA peut jouer en créant des ponts avec le Canada anglais et c’est sur une déclaration d’intérêt à devenir membre que je lui laisse le bonjour.
En ce matin de Saint-Valentin, j’ai l’occasion d’adresser la parole à l’assemblée des membres de RIDEAU et de livrer en 10 minutes l’essentiel du message de ma tournée. Accueilli chaleureusement, le thème de l’importance de la CCA est repris par le président de RIDEAU Jean-Pierre Leduc et sa directrice générale Colette Brouillé. Après une trop-courte conversation avec mon amie Diane Saint-Pierre, professeure à l’Institut national de recherche scientifique du Québec (INRS), je rejoins André Leclerc, membre de notre c.a. qui m’accompagne à la rencontre avec la Ministre de la culture et des communication et de la condition féminine, Christine Saint-Pierre. Celle-ci m’accueille avec un grand sourire et me salue comme son ancien patron ! (pour la petite histoire, je dois dire que c’est moi qui l’avais engagée comme journaliste à la radio de Radio-Canada, il y a bien des lunes ! comme le monde est petit !) Nous parlons de la révision de la loi sur le droit d’auteur et du rôle de la CCA dans ce dossier, d’autres sujets d’intérêt commun et de l’avenir de la CCA, qui de toute évidence l’intéresse. Je mentionne notre projet ambitieux d’organiser des États-généraux sur la culture au Canada et je vois que cela retient son attention. Je lui souligne l’importance que nous accordons au fait que son ministère soit un membre affilié de la CCA. Au moment de partir, elle me conseille de rencontrer certains de ses collègues dès que j’en aurai l’occasion et nous nous quittons sur une promesse de suivi à court terme.
Et me voilà en route pour Halifax, avant-dernière étape de ma tournée du pays et objet de mon prochain blogue !
- Alain