Un aperçu de la politique culturelle au Royaume-Uni : Un conte de coalition, de compressions, d’industries créatives et d’Olympiades culturelles
En mars 2011, le comité spécial de la Chambre des communes sur la culture, les médias et les sports a publié une étude sur le financement des arts et du patrimoine. Le résumé du rapport commence par une déclaration qui peut être interprétée comme la plate-forme de ce gouvernement en matière de politique culturelle:
«Les arts et le patrimoine au Royaume-Uni sont parmi nos plus grands atouts. Ils amènent de grands avantages culturels et économiques, et tout le monde devrait y avoir accès. ”
«Depuis la Seconde Guerre mondiale, la plupart des organismes artistiques et patrimoniaux ont fonctionné sur un modèle de financement mixte, leur revenu étant constitué en partie de subventions publiques, en partie d’investissements privés et des revenus d’exploitation. Ce modèle a fonctionné pour eux, et nous appuyons un financement mixte. ”
Le rapport du Comité a résumé les mesures d’austérité du gouvernement, tout en établissant les priorités du gouvernement dans ce secteur. À l’instar d’autres pays, le Royaume-Uni se dirige vers un modèle de partenariat public-privé, s’éloignant des modèles de financement traditionnels et davantage axés sur des projets d’investissements.
Cet article explorera les principaux mécanismes chargés d’élaborer la politique culturelle et la diffusion de financement à l’échelle nationale (c.-à-d. fédéral) au Royaume-Uni. En plus d’établir le contexte et le cadre de la politique culturelle et du financement, j’aborderai les Jeux olympiques comme un exemple de positionnement, d’infrastructures cultures et d’image de marque pour la promotion d’une économie créative. Je terminerai en regardant le legs des Jeux Olympiques afin de savoir si les Jeux ont créé un changement de paradigmes dans la mise en œuvre de politiques dans le secteur de la création novatrice.
La politique culturelle au Royaume-Uni: vers un modèle économique
Au Royaume-Uni, il n’existe pas de définition officielle de la culture, notion toutefois maintenant souvent associé avec le multiculturalisme et la diversité. Le ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS) définit la culture en termes très généraux englobant de nombreuses formes artistiques, expressions culturelles et institutions. Ce qu’il est intéressant de noter, c’est que le gouvernement associe de plus en plus les industries créatives, y compris la mode, la publicité et le développement de logiciels, aux secteurs culturels comme les arts, les musées et le patrimoine. Dans le site du Compendium des politiques et tendances culturelles en Europe, sous l’onglet profil du Royaume– Uni, Dans les politiques et tendances culturelles en Europe sur le profil pays du Royaume-Uni, l’auteur Rob Fisher avance que cette fusion des industries et des secteurs artistiques est liée par le gouvernement à cause du dénominateur commun; le potentiel économique.
Donner la priorité à l’apport économique de la culture a été l’un des arguments-clés qui s’est le plus solidement ancré dans les esprits au cours de la dernière décennie. J’ai comme exemple, la publication d’un rapport intergouvernemental de 2008 intitulé Creative Britain: New Talents for the New Economy qui traitait des industries créatives.[1] En outre, en 2010, le Dr Dave O’Brian a publié « Mesuring the value of culture », commandée par le DCMS. Le rapport préconise une collaboration accrue entre les décideurs politiques et les économistes qui étudient la culture. Orienté vers le développement d’un plus vaste marché pour la culture, le rapport développait le concept de l’utilisation d’ensembles de données et d’indicateurs économiques afin d’obtenir une analyse plus approfondie de la culture (Fisher, p. 21).
Une des composantes de la plate-forme politique du gouvernement actuel est de changer la relation entre le gouvernement central (national) et les collectivités locales. L’intention est de simplifier les processus et de miser davantage sur les initiatives axées sur la collectivité. Naturellement, la plupart des cibles sont spécifiques à la région. Par exemple, le Livre Blanc sur le gouvernement local gouvernement local Strong and Prosperous Communities[2], publié en 2006, établissait un cadre selon lequel les priorités des ministères nationaux étaient basées localement. Le résultat de ces politiques est une réduction du budget et de la dotation en personnel au niveau national, en faveur d’une délégation de juridiction de la culture aux partenaires de prestations de services locaux. (Fisher p. 13) Nous nous retrouvons donc avec un cadre de politiques culturelles diversifié, fragmenté et dirigé par des initiatives locales plutôt que par une politique cohérente nationale.
Le Ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS)
Au Royaume-Uni, c’est le ministère de la culture, des médias et des sports (et jusqu’à récemment, des Jeux Olympiques) qui se compare le mieux au ministère du Patrimoine canadien. Lors de l’élaboration de ses objectifs stratégiques pour la période 2008–2011, le DCMS a identifié quatre cibles. Sur les quatre, un se concentre sur les impératifs économiques et les autres se réfèrent uniquement aux Jeux olympiques (Fisher, p. 8).
- Opportunité: encourager une plus grande pratique de la culture, des médias et du sport;
- Excellence: soutenir le talent et l’excellence en culture, dans les médias et dans les sports;
- Impact économique: concrétiser les avantages économiques des divers secteurs du Ministère, et
- Jeux Olympiques: Offrir des Jeux olympiques et paralympiques réussis et inspirants et qui lèguent un patrimoine durable.
Plus de 95% du budget DCMS est attribué aux organismes qui répondent aux mandats et aux objectifs du ministère. Sont inclus : l’Arts Council England, l’English Heritage, les musées, Bibliothèque et Archives et Sport England (Fisher, p. 8).
La première partie est disponible à tous, mais les membres pourront lire tout l’article dans quelques jours.
Jessica Litwin est une spécialiste des politiques culturelles, historienne d’arts et spécialiste de la communication. Elle vit actuellement à Londres au Royaume-Uni, où elle est consultante pour de nombreux clients au sein de la firme Political Lobbying and Media Relations (PLMR) Ltd . Avant de joindre les rangs de PLMR elle était la conseillère principale en politiques culturelles à la Conférence canadienne des arts (CCA) où elle a dirigé l’unité de recherche et de politiques. Jessica a une passion pour tout ce qui touche les arts, les musées, le patrimoine et le design. Elle a siégé à la Commission sectorielle de la culture, de la communication et de l’information de l’UNESCO au Canada, au Groupe consultatif de la jeunesse du Canada auprès de l’UNESCO et au Comité des Arts, de la Culture et du Patrimoine de la Ville d’Ottawa. Elle a été conférencière invitée à l’Université Concordia à Montréal et à Somerset House à Londres.
En tant que consultante indépendante pour le groupe Nordicity – Jessica a travaillé sur des études pour le secteur de la technologie numérique et des industries culturelles et des organismes de réglementation. Elle est diplômée du Getty Center à Los Angeles. Elle a obtenu une maîtrise de la Courtauld Institute of Art après son baccalauréat en science politique et en histoire de l’art de l’Université McGill.
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