De nouveaux droits pour les interprètes et les producteurs :
le Sommet de l’Organisation mondiale sur la propriété intellectuelle – Prise 2
Après 12 ans d’attente, la Conférence diplomatique sur la protection des exécutions et des interprétations audiovisuelles se réunira enfin à Pékin du 20 au 26 juin 2012. Partant des articles provisoirement approuvés en 2000 (19 articles sur 20), les États membres devront confirmer le nouvel article sur le transfert des droits, s’accorder sur trois déclarations communes additionnelles et finaliser les dispositions administratives du nouveau traité.
« En 1996 et en 2000, les négociations avaient achoppé sur une opposition entre les États‐Unis d’Amérique et l’Union européenne concernant la cession des droits. Dans les productions audiovisuelles, la cession des droits des artistes aux producteurs est essentielle afin que ces derniers puissent négocier des contrats avec des chaînes de cinémas, des radiodiffuseurs, des vendeurs de DVD, etc., sans avoir à obtenir individuellement l’autorisation de chaque interprète ou exécutant. »[1] La nécessité de céder les droits n’est pas contestée mais les systèmes varient selon les pays. Et c’est justement l’article sur la cession de droits qui a fait achopper le projet de traité audiovisuel en l’an 2000.
Pour certains de nos membres, ce Traité revêt une importance particulière.
Raymond Legault, président de l’Union des artistes espère que la conférence diplomatique sera couronnée de succès. Le traité de 1996 sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes existe, mais cela « crée une disparité entre les différents artistes interprètes selon les œuvres auxquelles ils prennent part. De plus, un même artiste pourrait être protégé lorsqu’il participe à un enregistrement audio mais être dépourvu de protection lorsque sa prestation est intégrée à une production audiovisuelle. Convenons qu’une telle situation est inéquitable »
Pour les négociations entre artistes interprètes et les producteurs, est-ce que cela changera quelque chose?
« Il sera possible pour l’UDA d’invoquer l’autorité « morale » qui découle d’un tel traité afin appuyer ses revendications mais, soyons clairs, tant que la loir sur le droit d’auteur n’intégrera pas les protections offertes par le nouveau traité, l’impact sur les négociations dans le secteur de l’audiovisuel sera négligeable. Ainsi, les modifications à la Loi sur le droit d’auteur proposées par le projet de loi C-11 n’étendent pas la protection de la Loi aux artistes interprètes prenant part à des œuvres audiovisuelles et comme la prochaine révision de la Loi n’interviendra que dans quelques années, les bénéfices découlant d’un tel traité ne se concrétiseront que bien plus tard. »
C’est donc un débat à suivre qui ajoutera de l’eau au moulin dans une éventuelle nouvelle refonte de la Loi sur le droit d’auteur!
[1] http://www.wipo.int/pressroom/fr/documents/performers_rights.pdf — Dossier d’information de l’OMPI