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LA CULTURE, UN ÉLÉMENT DE LA VISION DES LIBÉRAUX

Ottawa, le 5 octo­bre 2004 – Grav­i­tant autour des grands thèmes de la col­lab­o­ra­tion (indis­pens­able pour un gou­verne­ment minori­taire) et de la dis­ci­pline finan­cière, le dis­cours du Trône prononcé aujourd’hui con­sis­tait essen­tielle­ment en un engage­ment à respecter les prin­ci­pales promesses faites par le Parti libéral durant la cam­pagne élec­torale. Énonçant fon­da­men­tale­ment   la « vision » du Canada qui guidera la prochaine ses­sion par­lemen­taire, le dis­cours ren­fer­mait une men­tion explicite au sujet de   la cul­ture à la fin de la par­tie sur les villes et les collectivités :

« Le dynamisme et la créa­tiv­ité de nos col­lec­tiv­ités tien­nent à la qual­ité de leur vie cul­turelle. Le gou­verne­ment encour­agera les insti­tu­tions et les poli­tiques cul­turelles qui aspirent à l’excellence, qui reflè­tent une société diver­si­fiée et mul­ti­cul­turelle, qui relèvent les nou­veaux défis de la mon­di­al­i­sa­tion et de l’économie numérique, et qui favorisent la plu­ral­ité des opin­ions et des expres­sions cul­turelles au Canada et à l’étranger . »

La CCA ose espérer que cela indique claire­ment que le gou­verne­ment renou­vellera le finance­ment d’ Un avenir en art .

Mais le secteur cul­turel ne doit pas tenir cela pour acquis.

Il est absol­u­ment essen­tiel que les mem­bres de la CCA fassent com­pren­dre au gou­verne­ment (députés, min­istres et déci­sion­naires clés)   l’importance fon­da­men­tale de ce finance­ment pour le secteur. Il faut en effet bien expli­quer à ces inter­venants que le renou­velle­ment doit être :

•  pour au moins cinq ans ( Un avenir en art était ini­tiale­ment d’une durée de trois ans avec une année de prolongement);

•  à un niveau de finance­ment accru (les fonds ini­tiale­ment con­sacrés à Un avenir en art en 2001 s’élevaient à 560 mil­lions de dol­lars répar­tis sur trois ans);

•  garanti aus­sitôt que pos­si­ble pour per­me­t­tre aux groupes artis­tiques de faire des plans pour le prochain exer­cice (pour cer­tains d’entre eux, il est peut-être déjà trop tard).

Mesures reven­di­ca­tri­ces

Vous trou­verez dans le bul­letin de la CCA du 15 sep­tem­bre (41/04) et sur notre site Web de plus amples ren­seigne­ments sur les mesures à pren­dre pour défendre cette cause. Nous vous invi­tons à lire les doc­u­ments et à envoyer des let­tres ou cour­riels aux députés, aux min­istres et autres déci­sion­naires clés. Sous un gou­verne­ment minori­taire, le cau­cus joue un rôle plus mar­quant qu’auparavant; il est donc extrême­ment impor­tant d’exercer des pres­sions sur les députés. La CCA vous serait recon­nais­sante de lui faire par­venir des copies de vos envois à titre indicatif.

AUTRES ÉLÉMENTS POSITIFS, NÉGATIFS ET INCONNUS

+ Un des sept engage­ments qui guideront le gou­verne­ment con­siste à « soutenir la Charte des droits et libertés ».

+ « Le pre­mier élément de cette stratégie con­siste à inve­stir dans nos gens – c’est là la plus grande force créa­trice et économique du Canada. »

+ Le gou­verne­ment con­tin­uera à met­tre l’accent sur le per­fec­tion­nement des com­pé­tences en col­lab­o­ra­tion avec les con­seils sectoriels.

+ « Le gou­verne­ment con­tin­uera en outre d’examiner le régime d’assurance-emploi pour

s’assurer qu’il répond tou­jours aux besoins de la main-d’oeuvre canadienne. »

+ « Le gou­verne­ment est déter­miné à favoriser cette économie sociale […] à réu­nir les

con­di­tions néces­saires à leur réus­site […] À cette fin, il déposera une nou­velle loi sur les entre­prises à but non lucratif. »

+ Il élabor­era « la toute pre­mière stratégie glob­ale » pour le Nord cana­dien. Dans le dis­cours, le gou­verne­ment décrit le Nord comme « une vaste région d’une impor­tance cul­turelle et écologique unique. »

+ « Depuis une décen­nie, tous les gou­verne­ments recon­nais­sent que l’investissement le

plus impor­tant qui soit con­cerne nos enfants » qui doivent avoir « des pos­si­bil­ités réelles

d’apprentissage ». Cela pour­rait créer des pos­si­bil­ités en ce qui con­cerne la Stratégie nationale pour les arts et l’apprentissage, dont la CCA est un parte­naire, de con­cert avec le Con­seil des Arts du Canada et   l’UNESCO.

- Le gou­verne­ment « présen­tera des dis­po­si­tions lég­isla­tives visant à […] réprimer la pornogra­phie juvénile. » (À com­parer au pre­mier élément posi­tif indiqué.)

- Dans la par­tie sur les villes et les col­lec­tiv­ités du Canada, le gou­verne­ment parle de créer une « meilleure qual­ité de vie », mais ne men­tionne dans ce con­texte que les trans­ports publics, les routes, la salubrité de l’eau, les espaces verts et les réseaux d’égout. (Sig­nalons toute­fois que le para­graphe sur la cul­ture cité au début de ce bul­letin est inclus dans la con­clu­sion de cette partie.)

? Dans le pas­sage sur la néces­sité d’améliorer les rela­tions entre le Canada et les États-Unis,   le dis­cours pré­cise : « …on ne peut plus dis­socier poli­tique intérieure et poli­tique internationale. […]

Ces rela­tions doivent reposer sur des valeurs com­munes, un respect mutuel, et une voix cana­di­enne forte et indépen­dante. » Est-ce une déc­la­ra­tion con­tre la pro­priété étrangère des indus­tries cul­turelles cana­di­ennes? Ou est-ce le contraire?

Un des thèmes dom­i­nants du dis­cours du Trône était celui de la « dis­ci­pline finan­cière », un sujet que con­nais­sent bien les mem­bres du secteur cul­turel. Comme l’a af firmé le directeur général de la Con­férence cana­di­enne des arts, Jean Malavoy , en réponse au dis­cours du Trône : « La bonne nou­velle est que les artistes et les organ­ismes voués aux arts sont déjà les plus ardents défenseurs de la dis­ci­pline finan­cière. Cela représente une rai­son con­va­in­cante de plus d’appuyer les arts, sans compter que les arts sont déjà indis­pens­ables pour aider les enfants et les jeunes à acquérir des con­nais­sances humaines indis­pens­ables, qu’ils con­tribuent à la qual­ité de vie de nos col­lec­tiv­ités et qu’ils sont le miroir de notre iden­tité nationale. »

AUTRES QUESTIONS

Le bud­get des dépenses basé sur le dernier bud­get (février 2004) doit être présenté de nou­veau. Cela sig­ni­fie qu’il doit être soumis au comité par­lemen­taire com­pé­tent aux fins d’examen.   (On espère con­naître la com­po­si­tion des comités per­ma­nents d’ici sept à dix jours).

Le Comité per­ma­nent du pat­ri­moine cana­dien, qui sera chargé d’examiner le bud­get des dépenses pour le secteur cul­turel, sera com­posé de 12 députés : cinq libéraux, qua­tre con­ser­va­teurs, 2 blo­quistes et un néo-démocrate. Il sera présidé par un député libéral; le pre­mier vice-président sera con­ser­va­teur et le sec­ond, blo­quiste. Comme les libéraux ne for­meront plus la majorité au comité, les par­tis de l’opposition pour­raient rejeter ou réduire le bud­get des dépenses, mais ils ne sont pas autorisés à l’augmenter. Reste à voir quelle inci­dence le Comité per­ma­nent du pat­ri­moine cana­dien pour­rait exercer sur le bud­get des dépenses pour l’exercice en cours.

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