LE DISCOURS DU TRÔNE DONNE LE FEU VERT À UN NOUVEL INSTRUMENT CULTUREL INTERNATIONAL
Confirmation des conférenciers d’honneur
Ottawa, le 2 février 2004 – Une nouvelle session parlementaire a commencé hier sous la houlette
du premier ministre Paul Martin. Le discours du Trône, lu par la gouverneure générale Adrienne
Clarkson, a présenté les points saillants de la vision générale pour la prochaine session (rétablir la
confiance et l’imputabilité, renforcer les assises sociales du Canada, bâtir une économie du XXIe
siècle), mais renfermait peu de détails sur la manière dont ces buts seraient atteints, surtout en ce
qu’ils touchent à la culture.
Les grands énoncés que renferme l’introduction semblaient encourageants :
« Notre histoire nous a préparés à être innovateurs dans ce monde moderne où la diversité a tant
d’importance. […] Lorsque nous jetons autour de nous un regard sur le Canada d’aujourd’hui, nous
voyons beaucoup de forces en présence et de nombreuses réalisations, bref une société dotée d’une
qualité de vie enviable, avec tellement de potentiel, tellement de talent. »
Il ne faut toutefois pas oublier que « le gouvernement enclenche un processus continu d’examen des
dépenses » qui teintera toutes les décisions prises par les ministères.
La CCA est très encouragée par l’engagement continu du gouvernement envers le travail du RIDC
et le secteur culturel, exprimé sous la rubrique « Le Canada et le monde ».
« Le gouvernement du Canada continuera de jouer un rôle de chef de file dans la création d’un
nouvel instrument international portant sur la diversité culturelle, de participer activement à la
Francophonie, et de promouvoir et de diffuser nos œuvres et produits culturels à travers le monde. »
Culture – Les artistes et les entreprises culturelles du Canada ont été mentionnés sous l’en-tête «
Des lieux où il fait bon vivre — Un nouveau pacte pour les collectivités ». Voici ce que le
gouvernement a déclaré à ce sujet dans le discours du Trône :
« Dans ce but, le gouvernement du Canada est déterminé à instaurer un nouveau pacte à l’intention
des municipalités canadiennes. […] Ce nouveau pacte aura pour cible les infrastructures dont on a
besoin pour assurer une qualité de vie et une croissance durable. […]Ce nouveau pacte permettra à
nos collectivités d’être plus dynamiques, d’étendre leur rayonnement culturel, d’être plus unies et
d’être partenaires du renforcement des assises sociales du Canada. […]Ce nouveau pacte procurera
un financement fiable, prévisible et à long terme.
Une autre caractéristique déterminante de nos collectivités et de notre réputation à l’étranger la vigueur de l’énoncé sur les arts et la culture, le paragraphe suivant ne renferme toutefois rien
de substantiel qui puisse nous réconforter. Il existe au niveau le plus fondamental un réel besoin
d’améliorer le financement destiné à aider les artistes, les créateurs et les travailleurs culturels et
à donner aux organismes qui les appuient les moyens de renforcer leur capacité et d’assurer
leur viabilité. L’appui financier annoncé pour « les nouvelles possibilités technologiques qu’offre l’ère
numérique » est d’envergure extrêmement restreinte, même si, comme toujours, nous devons
attendre les détails que renfermera le prochain budget avant de connaître le intentions véritables
du gouvernement.
Le gouvernement s’engage également à « améliorer les conditions sociales et environnementales dans
nos collectivités partout au Canada ». Il faut le féliciter des mesures qu’il a déjà prises et de son
engagement à continuer d’appuyer l’initiative du secteur bénévole. La notion d’« économie sociale
» mentionnée dans le discours du Trône est déjà répandue au Québec. La CCA croit que cela
signifie peut-être la poursuite des travaux en ce qui concerne la capacité en élaboration de
politiques et le financement du secteur à but non lucratif et une nouvelle définition des
organismes de bienfaisance de façon à faire de la représentation une activité légitime.
L’avenir du projet de loi C-20, Loi modifiant le Code criminel (protection des enfants et autres
personnes vulnérables) et la Loi sur la preuve au Canada, demeure une source de
préoccupation. Le projet de loi est resté au Feuilleton à la prorogation du Parlement le 7
novembre 2003 (voir le Bulletin 39/03 de la CCA). Il se pourrait que ce projet de loi mal rédigé
figure à l’ordre des travaux durant la nouvelle session parlementaire puisque le discours du
Trône promet que « le gouvernement fera davantage pour garantir la sécurité des enfants, d’une part
en établissant une stratégie visant à enrayer l’exploitation sexuelle dans l’Internet, et d’autre part en
présentant à nouveau le projet de loi relatif à la protection juvénile. » Compte tenu des antécédents
du gouvernement libéral, la CCA continuera à surveiller les modifications au Code criminel qui
élimineraient le moyen de défense basé sur « la valeur artistique », puisque cela irait à l’encontre
de la liberté d’expression et des droits de tous les Canadiens.
Les autres mesures annoncées qui sont susceptibles d’aider les membres du secteur culturel
incluent les suivantes :
• « Pour relever les défis qui accompagnent la nouvelle économie, les travailleurs canadiens
doivent avoir la possibilité de perfectionner leurs compétences, d’améliorer leurs aptitudes à lire
et à écrire, de poursuivre leur formation en milieu de travail et de s’engager sur la voie de
l’apprentissage à vie. Le gouvernement va donc, de concert avec les conseils sectoriels, les
syndicats et les entreprises, parfaire et améliorer ses programmes afin de favoriser le
perfectionnement des compétences. » Cela devrait créer des occasions pour des organismes
comme le Conseil des ressources humaines du secteur culturel de prôner une amélioration des
possibilités de formation et du perfectionnement professionnel.
• « …pour aider les collectivités à recenser les enfants à risque sur le plan de la capacité