Les règlements sur le contenu canadien
Le décès de Pierre Juneau, père des règlements sur le contenu canadien a été un bon prétexte pour un débat sur ces règles dans le National Post du mois dernier.
Marni Soupcoff, Lorne Gunter et Matt Gurney tous du Post, s’entendent pour affirmer que le gouvernement ne devrait généralement pas s’ingérer dans les arts. Ils soutiennent que les États-Unis et le Royaume-Uni n’ont pas de quotas sur les radios et l’industrie musicale est tout de même saine. Ils affirment également que « les exigences de contenu canadien sont encore plus ridicules lorsque l’on considère le nombre de personnes qui sélectionnent leur propre musique et émissions de télévision sur iTunes, sans passer par les réseaux et les stations de radio. « Big Brother » est dépassé par la technologie. »
Les chroniqueurs du National Post pensent que la scène musicale canadienne s’est développée à un point tel qu’elle n’a pas besoin de règles complexes. L’ouverture des jeux olympiques Vancouver illustre bien que des artistes qui sont connus dans le monde entier seront joués, peu importe la règle en place.
Vous connaissez tous ces arguments pour avoir souvent défendu le contraire de ce que ces messieurs affirment.
Matt Gurney conclut : “Quand il s’agit de règles sur le contenu canadien, pour cette seule raison, nous sommes mieux de les abandonner.”
Le 29 février, l’animateur John Moore a répondu à l’article précédent du National Post. Bien qu’il admette que ces règles sont en quelque sorte une manipulation du marché par le gouvernement, il défend le système de contenu canadien. En fait, il dit : « Les artistes canadiens se dressent fièrement sur la scène internationale et quatre décennies de « règles Juneau » ont créé une industrie de l’enregistrement sonore et du spectacle solide. Mais cela ne constitue guère une preuve que les règles de contenu canadien n’ont jamais été nécessaires — seulement qu’elles ont atteint leur objectif.”
La prochaine remise des Prix Juno aura lieu le 1er avril prochain à Ottawa. Nous suivrons cet événement et Pierre Juneau sera sûrement honoré.
Entre temps, pourquoi ne pas participer à notre débat dans la section commentaires sous-ci.
Je doute qu’un jour tout le monde au Canada soit serein face à la culture canadienne et à la façon de la soutenir. Ce débat a cours depuis que je suis entrée sur le marché du travail avec les mêmes arguements. Aujourd’hui, le numérique est un enjeu supplémentaire, mais à la base c’est du pareil au même. Dès lors que nous cesserons d’en prendre soin notre culture se fondra à celle des autres.
Des arguments du genre “L’ouverture des jeux olympiques Vancouver illustre bien que des artistes qui sont connus dans le monde entier seront joués, peu importe la règle en place” sont complètement à côté de la plaque! Comment le Canada en est-il venu à produire des musiciens et des interprètes de calibre international? D’abord et avant tout en créant pour eux par réglementation un marché domestique. Ils ne sont pas sortis tout armés de la cuisse de Jupiter prêts à conquérir les marché internationaux. Dire que nous n’avons plus besoin de réglementer le contenu canadien sur les plateformes de distribution traditionnelles et développer des formes d’appui appropriées pour assurer l’accès aux nouvelles plateformes, c’est comme dire que parce que nous avons la ligue nationale de hockey, nous n’avons plus besoin de clubs fermes pour les talents de demain. Oui, YouTube peut produire un Justin Bieber (qu’on l’aime ou non!, mais nous avons besoin de cultiver notre réservoir de talents à l’aide de divers mécanismes, et la réglementation du contenu canadien en est un qui a fait ses preuves et qui est toujours aussi pertinent.