Une mise à jour sur le CRTC, C-470 et l’AÉCG
Bulletin de la CCA 10/1121 mars 2011
Les faits en résumé CRTC — Le 7 mars dernier, la Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) approuvait l’acquisition de CTVglobemedia (CTVgm) par Bell et publiait les avantages tangibles et les conditions liés à l’approbation de la transaction. Dans le mémoire présenté sur le sujet, la CCA demandait : 1) que le CRTC exige un ensemble important d’avantages publics tangibles en rapport avec la magnitude de la transaction; 2) soulevé certaines préoccupations face l’intégration des entreprises de radiodiffusion au sein de celles qui contrôlent les diverses plates-formes de distribution au pays. Voir plus bas… C-470 — Le projet de loi C-470 (révocation du statut d’œuvre de bienfaisance) est présenté en seconde lecture aujourd’hui au Sénat. Il pourrait se rendre à la sanction royale avant le déclenchement possible des élections. Voir plus bas… L’AÉCG — Les négociations en vue d’un accord économique commercial et global (AÉCG) continuent en dépit d’un ralentissement. Prochaine ronde à Ottawa le 11 avril. Voir plus bas…
Pour en savoir davantage CRTC — La politique du CRTC sur le changement de propriété dans le secteur de la radiodiffusion exige que l’acheteur prenne des engagements financiers précis concernant des initiatives qui renforcent le système de radiodiffusion canadien. Initialement, Bell avait argumenté qu’elle s’était acquittée des avantages tangibles lors de la première prise de contrôle de CTVgm en 2000 et que par conséquent, elle ne devrait pas avoir à payer une deuxième fois. Cette position avait été vivement rejetée par les parties intéressées – y compris par le Conseil – et Bell a dû changer son approche. Le CRTC a étudié l’ensemble des avantages présentés par BCE et exige que l’entreprise consacre 245 millions de dollars au cours des sept prochaines années afin :
Au total, 140 millions de dollars iront à la production de nouveaux programmes de radio et de télévision au cours des sept prochaines années. Cela n’a pas empêché plusieurs critiques à l’effet que le CRTC n’aurait pas dû accepter certaines des propositions de Bell de consacrer une partie importante des avantages tangibles à ce qui devrait constituer des coûts normaux d’exploitation (comme par exemple les 60 millions de dollars qui serviront à ajouter la distribution d’un plus grand nombre de stations de télévision sur le service satellite de Bell, ExpressVu). Concernant l’intégration verticale, le CRTC a par ailleurs imposé un moratoire à BCE jusqu’à ce que son examen en juin des impacts de la nouvelle réalité qu’il a créée soit terminé. BCE ne pourra conclure des ententes d’exclusivité qui empêcheraient ses concurrents d’avoir accès aux droits sur ses émissions de télévision aux fins de diffusion à l’Internet et au moyen de dispositifs mobiles. De même, le CRTC a été sans équivoque pour exprimer ses fortes attentes envers les autres entreprises intégrées de communications à ce qu’ils respectent également ce moratoire. C-470 — Le 8 mars, la Chambre des communes adoptait en troisième lecture le projet de loi privé C-470, Une loi pour amender la Loi de l’impôt (révocation du statut d’œuvre de bienfaisance) présenté par l’Hon. Albina Guarnieri (Mississauga East — Cooksville). Le projet de loi doit être présenté en deuxième lecture aujourd’hui au Sénat et il se peut qu’il atteigne l’étape de la sanction royale avant le déclenchement attendu des élections. Comme nous l’avons noté dans le Bulletin 30/10, ce projet de loi privé prévoyait initialement autoriser le Ministre du Revenu à révoquer le statut d’une œuvre de bienfaisance qui verserait à un employé une compensation globale supérieure à 250 mille dollars par année. Cette mesure aurait imposé un plafond sans précédent pour tout organisme de bienfaisance ou toute fondation. De plus, le projet de loi original aurait autorisé le ministre à publier les noms et le revenu des cinq employés les mieux rémunérés, quel que soit le niveau de compensation ou la proportion de revenu de l’organisme provenant de dons déductibles d’impôt. La CCA s’était jointe à Imagine Canada et à d’autres organismes pour dénoncer les effets pervers que le projet de loi dans sa forme originale aurait pour les organismes de la société civile au Canada. Devant les protestations nombreuses que son projet de loi avait suscitées, Mme Guarneri en a elle-même amendé le texte. Le projet de loi adopté en troisième lecture ne comprend pas le plafond initial et prévoit un plancher de 100 mille dollars sur les revenus qui doivent être rendus publics. AÉCG — Les négociations Canada-Union européenne (AÉCG) vont de l’avant, mais le rythme s’est quelque peu ralenti et on accuse un certain retard sur l’ambitieux calendrier que les parties s’étaient initialement fixé. La sixième ronde de pourparlers a eu lieu à Bruxelles en janvier dernier en présence de 46 représentants des provinces canadiennes au côté des négociateurs fédéraux. Les parties espèrent échanger leurs offres finales avant la fin mars. Huit des vingt-deux chapitres sont complétés (dont ceux sur le commerce électronique et les télécommunications). Selon des sources européennes, l’Union européenne entretient certaines appréhensions à l’égard de la législation canadienne sur le droit d’auteur et le cheminement du projet de loi C-32 aux Communes est suivi de près tant par la Commission européenne que par ses états membres et par le gouvernement américain. On nous a dit également que le Canada aurait de la difficulté à justifier auprès des européens les restrictions imposées aux investissements étrangers dans les télécommunications. La septième ronde de négociations aura lieu à Ottawa dans la semaine du 11 avril Un rapport publié récemment et intitulé: Rapport de la Commission au Conseil européen, Rapport 2011 sur les obstacles au commerce et à l’investissement — Faire participer nos partenaires économiques stratégiques à l’amélioration de l’accès au marché: Priorités d’action pour la levée des barrières commerciales se penche sur les barrières commerciales entre l’Europe et un certain nombre de « partenaires stratégiques », dont la Chine, l’inde, le Japon, l’Argentine, le Brésil, la Russie et les États-Unis. De façon un peu surprenante, le rapport ne fait pas état du Canada comme partenaire stratégique non plus que des négociations en cours.
La CCA continue de suivre le progrès des négociations et participe aux sessions de breffages organisées par les négociateurs du Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international Canada. Nous continuons par ailleurs à faire pression pour une plus grande transparence des discussions entourant les enjeux culturels. |