LA PASSION ET L’ENGAGEMENT : DEUX INGRÉDIENTS CLÉS POUR TRAVAILLER DANS LE SECTEUR DU BÉNÉVOLAT
Ottawa, le 14 janvier 2004 – Les Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques (RCRPP)
viennent de publier un rapport marquant sur les questions touchant les ressources humaines dans
le secteur à but non-lucratif. Intitulée Passion and Commitment Under Stress: Human Resource Issues in
Canada’s Non-profit Sector , l’étude explore les questions principales qui se posent dans le secteur du
bénévolat.
Bon nombre des questions ont des parallèles dans le secteur culturel, comme l’ont révélé plusieurs
études récentes, y compris le projet Gestion créative de la CCA et deux études réalisées à la
demande du Conseil des ressources humaines du secteur culturel, soit Le reflet de notre avenir – une
étude des questions sur les ressources humaines dans le secteur culturel au Canada (Mercadex) et l’Enquête
nationale sur la rémunération de la direction et de l’administration des organisations des arts à but nonlucratif (Deloitte et Touche).
Dans l’ensemble, les conclusions de l’étude des RCRPP rejoignent celles des études effectuées sur le
secteur culturel. On peut les résumer en disant que les gestionnaires sont surmenés, épuisés,
insuffisamment rémunérés et, bien souvent, sous-estimés; le maintien en poste des gestionnaires et
leur remplacement posent un défi constant. Comme l’a affirmé un participant au projet Gestion
créative durant une discussion sur les raisons qui poussent les gestionnaires à quitter le secteur
culturel : « C’est une passion qui les attire vers leur emploi et c’est un manque de passion qui les pousse à
partir. »
Voici quelques-uns des points saillants du rapport des RCRPP :
a Le secteur à but non-lucratif emploie un pourcentage plus élevé de femmes que d’hommes;
on répond donc ordinairement aux besoins propres aux travailleuses au moyen d’initiatives comme
des horaires variables. [Ni le projet Gestion créative ni l’enquête sur la rémunération n’ont précisé le ratio
hommes/femmes dans le secteur culturel. Toutefois, plusieurs participants à la conférence Chalmers de 2002
ont attribué à la prépondérance des femmes dans des fonctions administratives le fait que ce travail soit sousestimé; en effet, même de nos jours, les femmes tendent à gagner moins que les hommes dans des emplois
comparables.]
a Il y a plus de travail temporaire (ce qui signifie une sécurité d’emploi moindre), plus de
problèmes en matière de formation et moins de possibilités d’avancement que dans d’autres
secteurs. [Le reflet de notre avenir révèle que le secteur culturel « n’a pas encore acquis une culture des
RH », toutefois, les rapports et études approfondis qu’ont publiés récemment la CCA et le CRHSC
proposent au secteur une série de recommandations sensées axées sur le développement des RH.]
travailler dans ce secteur, même s’il faut pour cela renoncer aux récompenses ordinaires. En vieillissant,
nous prenons conscience du fait que nos compétences ne sont pas valorisées comme elles le seraient
ailleurs… certaines personnes reviennent donc à la raison et quittent le secteur. ]
a À cause du régime du financement de projet, il est difficile pour les organismes à but nonlucratif d’investir dans le renforcement des capacités et de faire de la planification à long
terme. La nature même de ce régime, avec ses bailleurs de fonds multiples, entraîne un
dédoublement des formalités administratives et impose des obligations de produire des
rapports onéreux. [Dans ses mémoires prébudgétaires, la CCA a fréquemment prôné, au nom
du secteur, un retour au financement de base pour favoriser la stabilité et la planification à long
terme dans les organismes culturels. Avec les nouveaux programmes mis en place dans le cadre
d’Un avenir en art, le ministère du Patrimoine canadien a reconnu que les organismes culturels
avaient besoin d’un renforcement des capacités et de stabilisation.]
On trouvera le rapport intégral (en anglais) des Réseaux canadiens de recherche en politiques
publiques à www.cprn.org.
Les autres rapports susmentionnés sont disponibles aux adresses suivantes :
www.ccarts.ca (Gestion créative dans les arts et le patrimoine : Rétention et renouvellement de la
gestion professionnelle pour le XXIe siècle – Plan d’action proposé pour la création de conditions
favorables)
www.culturalhrc.ca (Le reflet de notre avenir – une étude des questions sur les ressources humaines
dans le secteur culturel au Canada; Enquête nationale sur la rémunération de la direction et de
l’administration des organisations des arts à but non-lucratif)
La CCA continue à intervenir activement auprès du secteur bénévole, par le truchement de la
participation de sa directrice générale aux diverses versions du groupe qui le représente,
comprenant la Table ronde du secteur bénévole, l’Initiative du secteur bénévole et l’actuel
Forum du secteur bénévole et communautaire. L’association avec le secteur à but non-lucratif en
général s’est révélée salutaire pour le secteur culturel. La CCA poursuit son travail dans le cadre
du projet Gestion créative (présentement entre les mains de la consultante Sibyl Frei), en
partenariat avec Patrimoine canadien, le CRHSC et le Conseil des Arts du Canada.