Waging Culture: un regard sur les artistes en art visuel au Canada
Bulletin de la CCA 13/0920 avril, 2009 Les faits en résumé Michael Miranda et ses collègues à la Galerie d’art de l’université York en ont eu assez! Suite au débat public sur le financement des arts lors de la dernière campagne électorale fédérale, il leur était devenu évident qu’il fallait pallier le manque de données crédibles sur l’état des artistes en art visuel.
Aucunes statistiques globales sur l’état socio-économique des artistes en art visuel n’avaient été publiées depuis l’Étude sur la main-d’œuvre du secteur culturelle en 1993. Bien déterminé à remédier à cette lacune, Michael a entrepris une ambitieuse étude pour colliger des données plus récentes sur le secteur.
Le rapport qui en a résulté présente une grande variété d’information sur les praticiens en art visuel, qui vont de la propriété d’un domicile à l’appui d’un conjoint en passant par l’allocation du temps dans une journée! Il s’agit là de l’examen le plus complet actuellement disponible sur la manière dont les artistes visuels tirent leur épingle du jeu, où ils vivent, leur lieu de naissance, la langue qu’ils parlent, etc.
S’il en est besoin, cette étude exhaustive devrait aider à rectifier le mythe selon lequel ces artistes ne vivent que de subventions gouvernementales. Selon les faits mis de l’avant, les artistes n’ont d’autre choix que de poursuivre plusieurs occupations de front pour gagner leur vie. L’image d’artistes trinquant au champagne dans des galas mondains doit céder la place à la dure réalité de gens qui poursuivent leur art tout en travaillant à gauche et à droite dans une multitude d’occupations pour rencontrer les deux bouts.
Waging Culture présente donc un portrait très complet de la vie de ces artistes. Les faits révélés par les auteurs ne surprendront pas ceux d’entre nous qui œuvrent dans le secteur :
Pour en savoir davantage
Waging Culture s’appuie sur la définition d’artiste professionnel du Conseil des arts du Canada, à savoir : « n artiste ayant reçu une formation spécialisée dans le domaine (pas nécessairement dans un établissement d’enseignement); un artiste reconnu comme tel par ses pairs et qui a déjà exposé ses œuvres dans une contexte professionnel. »
L’étude repose sur la méthodologie dite du « Respondent Driven Sampling » entre les mois de juillet et décembre 2008 et couvre l’année 2007. Dans cette méthodologie, les artistes professionnels participant fournissaient les noms d’autres artistes professionnels dans un processus qui s’est répété durant la progression du sondage. Dans pareils cas, on estime que l’information démographique est exacte à ±3,96%, 19 fois sur 20, tandis que l’information financière l’est à ±5,83%, 19 fois sur 20.
Il semble que les commentaires négatifs sur le financement des arts faits au moment même de l’étude aient favorisé un haut taux de participation. Trois mille sept cents invitations à participer avaient été expédiées durant la première phase du sondage, avec un taux de réponse de 37%, taux qui a grimpé à 46% pour la seconde phase de l’étude.
La CCA tient à féliciter Michael Miranda et ses collègues de la Galerie d’art de l’université York pour leur engagement et leur détermination à ce que la politique culturelle ne soit pas élaborée dans le vide. Leur étude fournit des données importantes sur les réalisations de nos artistes visuels et sur les défis auxquels ils ont à faire face.
Le rapport complet Waging Culture est disponible électroniquement sur le site de la Galerie d’art de l’université York ici. |