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Comité des Finances — Projet de loi C-38 –Les musée

Mesures touchant les musées

Réu­nion 67 : le 31 mai 2012

M. John McAv­ity (directeur général, Asso­ci­a­tion des musées canadiens):

C’est un réel plaisir d’être ici, et pour deux ou trois raisons. D’abord, je me sens tout à fait chez moi dans cette salle, car cet immeu­ble abri­tait aupar­a­vant le Musée de la pho­togra­phie con­tem­po­raine. Je me sou­viens de l’avoir vis­ité avant son ouver­ture officielle.

 

L’AMC est ravie d’être ici pour dis­cuter de la sec­tion 47 du pro­jet de loi, qui com­prend les mod­i­fi­ca­tions qui seront apportées au Pro­gramme d’expositions itinérantes du Canada.

 

Toute­fois, avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à vous dire à quel point les inter­venants du secteur sont embal­lés par le bud­get. De fait, le pro­jet de loi donne suite à trois des qua­tre recom­man­da­tions que nous avions for­mulées, de sorte que les gens du secteur en sont très heureux.

 

Je voudrais juste pré­ciser les trois recom­man­da­tions en ques­tion. Pre­mière­ment, nous avions demandé au gou­verne­ment de ne pas réduire le finance­ment des musées nationaux pen­dant trois ans et de ne pas faire de coupe dans les pro­grammes de sou­tien des musées ou dans la plu­part des pro­grammes de sou­tien dont nous con­nais­sions l’existence. Deux­ième­ment, nous lui avions recom­mandé d’injecter 50 mil­lions de dol­lars sup­plé­men­taires pour aug­menter l’emploi chez les jeunes, et nous espérons qu’une petite part de cet argent sera des­tinée au secteur muséal, car, actuelle­ment, nous refu­sons chaque année 90 p. 100 des deman­des de stage. Enfin, nous lui avions sug­géré d’accroître con­sid­érable­ment le finance­ment du Pro­gramme d’indemnisation pour les expo­si­tions itinérantes, aspect que je souhaite abor­der aujourd’hui.

 

La sec­tion 47 com­prend trois mod­i­fi­ca­tions qui, quoique sim­ples, auront des effets très impor­tants sur tous les Cana­di­ens et sur leurs col­lec­tiv­ités. Ces mod­i­fi­ca­tions vont plus que dou­bler la capac­ité d’indemnisation du pro­gramme. Les Cana­di­ens auront donc la pos­si­bil­ité unique de voir des expo­si­tions qu’ils n’auraient jamais vu autrement, et il en résul­tera des retombées économiques con­sid­érables pour les col­lec­tiv­ités qui accueilleront ces expositions.

 

Par exem­ple, l’exposition d’artefacts Titanic, organ­isée par le Royal British Colum­bia Museum en 2007, a été vue par plus de 450 000 vis­i­teurs sur une péri­ode de six mois, et 26 p. 100 d’entre eux venaient de l’extérieur de la région. Cette expo­si­tion a généré des retombées économiques de plus de 30 mil­lions de dol­lars et s’est accom­pa­g­née de la créa­tion de plus de 742 emplois à temps plein dans le sud de la province, sur l’Île de Vancouver.

 

La loi sur l’indemnisation a per­mis de pro­téger les grandes expo­si­tions cana­di­ennes pen­dant plus de 12 ans, et c’est une réus­site totale. Il n’y a jamais eu une seule demande d’indemnisation, en rai­son des normes rigoureuses établies par les musées. Les coûts de fonc­tion­nement du pro­gramme sont min­imes, et les retombées économiques des grandes expo­si­tions ont en fait généré des recettes fis­cales nettes de 15 mil­lions de dol­lars. Bref, tout le monde y trouve son compte.

Grâce à la hausse du mon­tant total de la cou­ver­ture, qui passerait de 1,5 mil­liards à 3 mil­liards de dol­lars — ce qui est une mod­i­fi­ca­tion très impor­tante —, et au nou­veau mon­tant max­i­mal de l’indemnisation pou­vant être versé pour une seule expo­si­tion, des expo­si­tions comme Picasso: Mas­ter­pieces du Musée des beaux-arts de l’Ontario, qui est éval­uée à 1,27 mil­liard de dol­lars, pour­ront être vues par un grand nom­bre de Cana­di­ens et avoir des retombées économiques.

 

Bien entendu, les mod­i­fi­ca­tions pro­posées ne régleront pas tous les prob­lèmes liés aux expo­si­tions et ne s’appliqueront pas à toutes les expo­si­tions au Canada, mais il n’en demeure pas moins qu’elles accroîtront de plus du dou­ble les réper­cus­sions du pro­gramme. Compte tenu de l’augmentation de la valeur des objets d’art et des arte­facts, ces mod­i­fi­ca­tions élim­ineront un obsta­cle impor­tant qui empêchait la pro­tec­tion d’un cer­tain nom­bre d’expositions. Nous vous pri­ons d’examiner avec célérité les mod­i­fi­ca­tions en question.

 

En outre, nous voudri­ons sug­gérer au gou­verne­ment de procéder à l’évaluation de l’efficacité du pro­gramme dans deux ans de façon à ce que celui-ci s’aligne sur les normes inter­na­tionales dans le domaine. La plu­part des pays ont mis en place des pro­grammes d’indemnisation lim­ités fondés sur l’admissibilité de l’exposition plutôt que sur sa valeur pécu­ni­aire. Grâce à une mesure sem­blable, nous pour­rions améliorer les activ­ités de plan­i­fi­ca­tion, aug­menter le nom­bre d’expositions présen­tées et avoir une inci­dence pos­i­tive sur les plans économique, éducatif et social pour tous les Canadiens.

Les Musées et le pro­gramme « Jeunesse Canada au travail »

L’hon. Scott Bri­son:

…Je veux d’abord par­ler de la ques­tion du chô­mage chez les jeunes. Cette année, nous avons enreg­istré le pire taux d’emploi chez les jeunes depuis 10 ans; donc, cela remonte à plus loin que le ralen­tisse­ment économique. J’aimerais que les représen­tants du secteur muséal et du secteur cul­turel nous don­nent une idée des car­ac­téris­tiques démo­graphiques des tra­vailleurs qui com­posent ces deux secteurs, à titre d’exemple. Est-il juste de pré­sumer qu’il y a un nom­bre dis­pro­por­tionné de pos­si­bil­ités d’emplois pour les jeunes dans vos secteurs respectifs?

M. John McAvity:

Non. Pour le compte du gou­verne­ment du Canada, nous gérons un pro­gramme appelé JCT — Jeunesse Canada au tra­vail — dans les étab­lisse­ments du pat­ri­moine. Ce pro­gramme est assorti d’un bud­get d’environ 7 mil­lions de dol­lars. Il per­met d’embaucher un grand nom­bre de jeunes.

 

Il nous per­met aussi d’offrir des emplois de qual­ité. Ce n’est pas le genre d’emplois où on leur demande de ton­dre le gazon. Ce sont des emplois en recherche, en tech­nolo­gie, en rela­tions publiques et dans toutes sortes de domaines dif­férents. Les sta­tis­tiques que nous avons com­pilées et l’évaluation que nous avons réal­isée mon­trent que nos emplois ont servi de trem­plin aux jeunes. Par la suite, ils ont pu trou­ver un autre emploi et accom­plir des choses plus remarquables.

L’hon. Scott Bri­son:

Ce que je veux dire, c’est qu’il y a des pos­si­bil­ités, alors peut-être…

M. John McAvity:

Il y a des pos­si­bil­ités. Toute­fois, le pro­gramme ne suf­fit pas à la demande.