Comité permanent du Patrimoine canadien — Budget principal des dépenses 2012–2013 — Bibliothèque et Archives
L’hon. James Moore — Au sujet de Bibliothèque et Archives
Le 29 mai 2012
M. Pierre Nantel:
Hier midi, j’étais avec des archivistes qui donnaient un autre son de cloche qui n’était pas très positif — peut-être pas autant que les vendeurs de popcorn dans les salles de cinéma. Ils disaient que les compressions étaient vraiment très substantielles et qu’ils ne comprenaient pas car, à une question très claire que je vous ai posée le 17 mai dernier — je crois — relativement à ce qui allait se passer dans le cas de toutes ces archives, vous, M. Moore, ministre du Patrimoine canadien, avez évoqué la numérisation comme l’avenue du futur.
Lorsque vous avez dit ça, avez-vous fait une erreur, ou vous ne saviez tout simplement pas que quelqu’un, à l’autre bout, allait réduire le personnel qui allait faire la numérisation?
L’hon. James Moore:
Non. Ce n’est pas aussi simple que ça. Lorsqu’on nous pose une question de 20 ou 30 secondes à la Chambre des communes, on a la possibilité de donner une réponse de 20 ou 30 secondes. Or j’ai eu la chance de souligner seulement un ou deux points, et c’est tout.
Ce sera sans doute très difficile pour Bibliothèque et Archives Canada. Par ailleurs, ils seront sans doute capables de respecter leurs engagements en vertu de leur mandat et de ce qu’ils ont besoin de faire.
Ce que j’ai pris la peine de souligner, c’est le fait que des services en ligne seront offerts aux Canadiens. Et c’est vrai, les services de Bibliothèque et Archives Canada seront disponibles en ligne. Et ils vont certainement changer leur approche, leur façon de faire les choses.
Cela n’a pas commencé en 2012 en raison de notre budget. Cela a pris quelques années. Ils étaient donc déjà engagés dans cette voie, ce type de politique. C’est responsable. C’est ce qu’on voit aux États-Unis. C’est ce qu’on voit dans les provinces et en Europe dans des organismes similaires qui sont en train de s’engager dans cette voie, ce type de politique.
Sans doute que Bibliothèque et Archives Canada voulait voir son budget augmenter, comme la Société Radio-Canada, comme tout le monde, mais en réalité, on se doit de prendre des décisions.
Nous parlons de Bibliothèque et Archives, car je pense que lorsque nous avons assisté à la démonstration, hier, il y avait un écart fondamental entre la façon dont les gens racontent notre histoire en tant que Canadiens, et où, selon nous, le manque d’efficacité justifie les compressions.
Je sais ce que vous avez dit à la Chambre, et vous venez tout juste d’en discuter, mais vous devez vous rendre compte que lorsqu’on parle de numérisation, il ne s’agit pas seulement de donner une pile de photographies à quelqu’un pour qu’il les mette dans un organe d’archivage lorsqu’une histoire doit être racontée.
Le PNDA, le Programme national de développement des archives, a été essentiel pour raconter une histoire dans les plus petites collectivités. J’ai 200 collectivités dans ma circonscription, et certaines d’entre elles ont profité de ce programme. En ce moment, elles ne disposent pas vraiment de l’expertise nécessaire.
J’ai l’impression que fondamentalement, pour numériser quelque chose, nous avons négligé l’aspect de la narration; c’est-à-dire que le fait d’archiver quelque chose représente plus que ce que nous pensons. Êtes-vous d’accord?
L’hon. James Moore:
Je pense que certaines personnes bornées pourraient voir cela comme un type de fonction administrative, mais je pense que vous avez raison. Je viens d’une famille d’enseignants. Ma mère est enseignante, ainsi que ma soeur et mon beau-frère. J’ai moi-même déjà enseigné. Je comprends qu’il s’agit de protection, et non seulement de numérisation. La numérisation devient souvent une façon de montrer que vous êtes à la mode; il suffit d’en parler pour paraître branché. Mais vous avez raison, il s’agit de protéger la culture canadienne et par la suite, de la promouvoir à l’aide des archives; c’est donc un outil d’apprentissage important.
M. Scott Simms:
Toutefois, le PNDA était un outil essentiel en ce sens, et il semble qu’on a pris quelque chose d’extrêmement essentiel à vos croyances les plus profondes. Il faut donc se demander si vous croyez vraiment en ce qu’ils font.
L’hon. James Moore:
Nous y croyons, mais vous savez, d’autres initiatives seront annoncées par Bibliothèque et Archives et nous allons fournir…