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Charles Huot et la peinture d'histoire au
Palais législatif de Québec (1883-1930)
par Robert Derome
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« Conformément à votre désir nous avons étudié les
deux esquisses d'un tableau ayant pour sujet: Une séance de la
Chambre d'Assemblée du Bas-Canada, en 1792.
L'une de ces esquisses a été présentée
par monsieur Joseph St. Charles, artiste, de Montréal, l'autre, par
monsieur Charles Huot, artiste, de Québec. Après en avoir discuté les
mérites respectifs, nous en sommes arrivés
à la conclusion unanime de vous recommander l'esquisse de monsieur Charles
Huot.
Si vous le désirez, chacun de nous est prêt
à vous transmettre par écrit les motivés de son verdict.
» (48)
Ce simulacre de concours avait l'avantage de protéger
artistes et fonctionnaires contre toute attaque éventuelle, et d'écarter
définitivement tout candidat qui n'était pas déjà
choisi. Saint-Charles, après avoir rencontré Taschereau une
nouvelle fois, voit sa soumission confirmée le 12 juillet. (49) Une
semaine plus tard, Charles Huot reçoit un projet de contrat de $5000
pour l'exécution de sa murale. (50) L'esquisse de Saint-Charles ne
fut jamais retrouvée...Huot serait donc le second et dernier peintre
à décorer de murales le Palais législatif.
II Les trois murales de Huot
Le contrat du Débat sur les langues est signé
le 16 août 1910 dans le bureau de Louis-Alexandre Taschereau, (51) ce
qui fait dire à Huot: « J'ai vu mon ministre aujourd'hui.
Tout va très bien. » (52) En février 1911, L'Action sociale
catholique publie un éloge du futur tableau du Parlement d'après
l'esquisse (fig. 10, 11, 12). (53) Le 24 avril Huot obtient des lettres de
créance du gouvernement visant à faciliter les recherches
ou travaux qu'il devra effectuer en France. (54) Ayant pris chambre à
Paris, sa fille Alice est mise en pension à Amiens. Son atelier
est installé dans une église, à Asnières:
« Depuis que tu [Alice] es partie j'ai [Huot] été tous les jours à Asnières.
J'ai
eu aujourd'hui [7 juillet 1911], un modèle qui a posé
dans l' église. Ça a bien marché. J'en ai un
autre
demain. »
(55)
Le 22 juillet il obtient du curé la permission
de « travailler à la chapelle tout le temps nécessaire. » (56)
Il décrit ainsi à sa fille la progression de ses travaux (57):
« [22 juillet] Je pars maintenant pour Asnières
comme tous les jours. Je suis toute la journée tout seul, enfermé
dans l'église avec le Saint Sacrement. Comme tu vois, je
suis en bonne compagnie. »
« [28 juillet] Je me rappelle t'avoir dit que
j'irais te voir peut-être samedi en quinze, si cela m'était
possible. Mais cela ne m'est pas possible aujourd'hui, étant trop
occupé avec mon tableau à Asnières. »
« [24 août] Dans quelque temps j'irai te
voir, mais en ce
moment je suis trop occupe, mon ouvrage avance vite. L'église est transformé en atelier et je tiens
à la débarasser le plus tôt possible. J'ai aussi des
costumes en location que je [ne] veux pas garder trop longtemps
pour rien. »
« [18 septembre] Mon ouvrage est à présent
presque fini. J'en ai encore pour quelques jours. J'ai trouvé un
restaurant à Asnières pour déjeuner à midi. »
« [22 septembre] J'aurai fini demain soir samedi
à Asnières et je t'assure que je n'en suis pas fâché,
car je commençais à être tanné de ce manège
là. Si dans une huitaine de jours je me décidais à
faire mon tour à Brouages, tu prendrais ma chambre en attendant
la tienne. »
« [25 septembre] J'ai complètement fini
maintenant avec Asnières. Tout mon bagage est rendu à Paris,
et j'y suis allé hier pour la dernière fois, c'était
pour faire mes adieux au vicaire et lui donner un petit souvenir. Tu peux
penser que je ne suis pas fâché d'en avoir fini là.
Maintenant il s'agit de retourner à Québec. Mais je ne puis
pas partir avant d'avoir vu Cormon [Fernand-Anne Piestre dit Cormon (1854-1924)].
Il est à la campagne en Savoie et ne sera de retour que vers
le 14 oct. Je vais donc profiter de ce temps là pour faire
mon petit voyage à Brouages. [...] Je n'ai plus rien à
faire, maintenant qu'à me promener dans Paris et me préparer
à partir. »
À la mi-novembre Huot est de retour à Québec et
poursuit ses travaux dans les locaux de l'École technique sur
le boulevard Langelier. (58) Il demeure à Saint-Roch et ne « monte
[que] bien rarement à la haute ville », (59) si ce n'est pour
visiter quelques amis: les Chapais, Prince, Fréchette ou Magnan. (60)
Ses travaux progressent, et il compte bien etre pret au printemps de 1912 (61):
« [22 février] Moi, je ne serai pas prêt à
monter travailler au Parlement avant six semaines. J'attends que la session soit fini.
»
« [8 mars] Je ne sais pas encore ce que je ferai au printemps
quand je quitterai St. Roch. Je n'ai pas encore eu le temps de chercher
une pension en chambres dans la ville. Pour ma part, j'aimerais venir tous
les jours en ville par le train électrique. Tout cela naturellement
va dépendre de mon ouvrage au Parlement, mais je ne crois pas pouvoir
déménager avant la fin avril, attendu que la session se prolonge plus qu'on ne l'avait pensé.
[...] J'irai probablement
faire un petit voyage à Ottawa au mois de mai ou dans le cours de l'été, pour travailler à la bibliothèque.
»
« [13 mars] Monsieur Eugène Taché est mort.
C'est une grande perte pour tout le monde. [...] Je vis sans grandes
dépenses, pour me rattraper un peu, car le voyage en
Europe a été bien coûteux. »
« [23 mars] je resterai encore un peu à st Roch jusqu'à
ce que mon ouvrage à l'Ecole technique soit fini. La session va
se terminer la semaine prochaine et la semaine suivante je commencerai
à travailler au Parlement, mais je continuerai tout de même
à demeurer à st. Roch en attendant mieux. »
Le différend suscité avec Suzor-Coté pour l'obtention
du contrat semble résorbé puisque Huot termine cette dernière
lettre en demandant à sa fille: « L'ami Suzor a-t-il fait son
exposition chez Scott? A-t-il bien vendu? » Huot se demande même
s'il ne ferait pas mieux d'aller s'établir à Montréal;
mais son attachement à sa ville natale l'emporte.
Durant l'été de 1912 Huot rencontre peu d'amis; il se
consacre tout entier à l'exécution du Débat sur
les langues: « [...] mon ouvrage s'avance assez vite par les
temps qui courent. » (62) Après un effort soutenu, il prend quelques
moments de repos, en septembre, à l'Ermitage de Saint-Antoine au
lac Bouchette, avec son vieil ami Elzéar Delamarre. (63) À
son retour, il termine la grande toile qui est tendue dans les ateliers
de l'École technique. Le 7 février 1913 « M. Huot informe [le
ministre des Travaux publics] que son tableau est marouflé et qu'il
espère le terminer bientôt. » Il demande un acompte
de $2000 sur son contrat, somme qui lui est immédiatement octroyée. (64)
Le 8 avril, La Presse publie en première page une photographie
du peintre à l'oeuvre au sommet des échafaudages. Il s'affaire à la
finition.(65)
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