Avril 2012 : Erika Beatty
Erika Beatty, PDG de la Symphony Nova Scotia
Notre membre vedette ce mois-ci est Erika Beatty, PDG de la Symphony Nova Scotia, et récipiendaire du Prix John Hobday 2012 en gestion des arts (mentorat) du Conseil des Arts du Canada. Le prix souligne l’excellence dans la gestion des arts et est doté d’un montant de 10000 $ afin de permettre au récipiendaire de participer à des programmes de perfectionnement professionnel et d’être encadré par un autre administrateur des arts. « Je ne peux exprimer à quel point je suis honorée, humble et excitée, » de dire Erika.
Erika utilisera son prix pour suivre, durant 11 semaines, son mentor, Pierre Lamoureux, propriétaire de Cinemusica et de FogoLabs et l’un des plus importants producteurs de films de concerts au monde. « Je suis vraiment impatiente d’apprendre tout ce que je peux de Pierre et de son équipe », de continuer Erika.
Pendant son mentorat Erika espère apprendre comment le numérique et les technologies émergentes sont utilisés pour capter et partager les arts de la scène avec des auditoires canadiens et internationaux. De Pierre, elle apprendra la façon dont les projets sont gérés depuis la conception jusqu’à la planification d’affaires, l’exécution, la distribution et la commercialisation.
Comme administratrice dans le secteur des arts, croyez-vous à la prise de risques? Pouvons-nous nous permettre de prendre des risques dans les arts de la scène ou DEVONS-nous en prendre?
Bien sûr, nous devons prendre des risques. Comme administratrice, je tente de créer un cadre financier sûr, ce qui bien entendu restreint la vision artistique, mais permet aussi de créer des conditions favorables à un succès durable. Donc, même si nous ne pouvons nous permettre d’embaucher un soliste étoile avec qui nous voulons travailler, nous pouvons tout aussi bien travailler avec un artiste émergent qui deviendra une vedette plus tard.
Comment voyez-vous l’avenir de la Nova Scotia Symphony?
Nous constatons un fossé grandissant entre les coûts qui s’accroissent (inflation) et le financement public qui lui, ne s’accroît pas (érosion par l’inflation) depuis 2007–2008. Les revenus provenant de notre Fondation (merci au succès de la campagne « Écoutez l’avenir ») aident à atténuer ce fossé, mais nous avons subi une perte encore cette année. Ce n’est pas dramatiques, (moins de 2% de notre budget total), mais à long terme, c’est préoccupant.
De plus, nous craignons que les coupes à la SRC diminuent l’appréciation des auditoires adultes au moment où les jeunes auditoires sont de plus en plus souvent privés de programmes éducatifs à cause des coûts de tournée et du peu de temps accordés aux arts en classe.
Nous devons développer une 4e source de revenus (en plus des revenus gagnés, le secteur privé et le secteur public). Je ne sais pas encore exactement ce que cela sera, mais nous songeons sérieusement à des stratégies d’enregistrements numériques et aussi à une plus grande participation dans la société numérique.
Comment entrevoyez-vous l’avenir du secteur culturel canadien en général?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment à ce stade-ci. C’est la raison pour laquelle mon mentorat avec Pierre à Cinemusic à New York est si important pour moi. J’ai le sentiment que nous sommes tournés vers nous–mêmes et que nous ne voyons pas l’ensemble du portrait. Nous avons besoin de davantage d’interactions avec l’international. Nous avons besoin de parler à une communauté mondiale plutôt que de nous parler entre nous, surtout parce que nous sommes une jeune nation, et que nous cherchons activement à ce que de nouveaux Canadiens viennent s’établir ici.
Avez-vous un message pour vos pairs au sujet de l’avenir de la CCA?
Il est regrettable que la CCA doive actuellement être si préoccupée par sa propre survie qu’elle ne peut se concentrer pleinement sur la santé de ses membres. On dirait que la CCA a besoin de tenir compte des conseils des agents de bord et «mettre son masque à oxygène avant d’aider les autres”. Mais je pense que le CCA est sur la bonne voie, et que la tournée nationale d’Alain, la qualité de l’analyse et les améliorations dans les communications démontrent que la CCA répond bien à la voix de ses membres. J’espère que c’est le début d’un cycle formidable.