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L'agriculture -- Les travaux estivaux
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« L'été arrive avec les mouches et les maringouins. Les hommes ont mis la semence en terre mais leur travail n'est pas fini. Il y a des clôtures à réparer. On essaye de défricher quelques acres de terrain. On coupe du bois et des branches. La première chose qu'on sait, le temps des foins est arrivé. On coupe le foin. Puis on le met en meules et on remplit les greniers. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
Les « sloughs » à foin
Dans la forêt du nord, le meilleur foin se retrouvait dans les bas-fonds ou les « sloughs ». D'ailleurs, autour du lac Saint-Vincent, il poussait du foin de très bonne qualité, ce qui avait sauvé les troupeaux de la communauté de Saint-Paul après que leur foin ait été détruit par la grêle : « Les Métis leur dirent qu'aux environs du lac Saint-Vincent il y avait beaucoup de « sloughs » à foin. Ils envoyèrent Frédéric Durocher et sa famille pour y couper le foin. Celui-ci se construisit un « shack » au bord du lac et se mit à l'oeuvre. Toutefois, comme les bas-fonds à foin se trouvaient à 12 milles de Saint-Paul, il était difficile d'en charroyer le foin, d'autant plus qu'il n'y avait pas de chemin de fait. Il fut donc décidé de déménager les animaux au lac, ce que Frédéric Durocher et Louis Beauregard firent aux premières neiges. Durant l'été on avait réussi à faire paître les animaux aux alentours immédiats de Saint-Paul. On devait ramener les animaux de Saint-Vincent en 1902. » (Souvenirs de Saint-Vincent, 1981: 12)
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Le foin de la prairie
« Quand l'herbe de la Prairie, après avoir atteint cinq ou six pouces de hauteur, s'arrête de croître faute d'humidité, très vite elle se transforme en un foin rare, mais nourrissant. L'année suivante, à cette première récolte sur pied s'en ajoute une seconde. » (Borel, 1928: 149)
La jachère noire
Les premiers pionniers n'utilisaient pas d'engrais chimiques. Pour s'assurer de la fertilité de leur terre, ils ne cultivaient pas sans arrêt leur terre. Ils laissaient très souvent leur terre en jachère ou, très souvent appelé dans l'Ouest, en labour d'été :
« Ce faisant, j'inaugurais sur une bien petite échelle encore, le système de « dry farming » ou de la jachère noire, envisagé par les colons comme le seul praticable sur le plateau semi-aride de la (rivière) Red Deer et auquel j'entendais soumettre le plus promptement possible toutes mes terres labourables. Dans les territoires de l'Ouest où, les autres facteurs climatériques se rapprochent beaucoup de ceux du sud de l'Alberta, la somme des précipitations atmosphériques ne dépasse pas 15 ou 20 pouces par an, les pluies printanières et estivales sont généralement trop peu abondantes pour assurer la croissance normale des céréales; seraient-elles suffisantes, la culture indéfiniment répétée du blé dans les mêmes fonds épuiserait ou du moins fatiguerait rapidement le sol; et si cet épuisement ou cette fatigue n'était pas à redouter, les colons ne parviendraient pas, en automne, alors que les moyettes encombrent les champs ou que les travaux urgents de battage et de charroi de grain aux élévateurs de la ville accaparent hommes et attelages, à labourer et préparer les chaumes en vue d'une nouvelle récolte. Aussi les fermiers ont-ils compris la nécessité de répartir leurs terres en deux soles. Ils n'ensemencent chaque printemps que la moitié de leurs champs. » (Borel, 1928: 190)
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Le labour d'été
Une fois les semences terminées, les colons travaillaient la terre qui n'avait pas été ensemencée. « Ce travail achevé, ils se mettent immédiatement à retourner, puis à herser l'autre moitié, ce qui, avec la récolte du foin, constitue leur seule occupation durant les trois ou quatre mois qui s'écoulent entre les semailles et la moisson. » (Borel, 1928: 190)
La charrue
« Avec sa charrue ordinaire attelée de quatre chevaux, ou plus généralement à l'aide d'une charrue à deux ou plusieurs socs traînée par six, huit ou dix chevaux, le « farmer » de l'Ouest laboure aisément cent ou deux cents acres. Le sol des fonds déjà défrichés et cultivés les années précédentes est beaucoup moins résistant que celui de la Prairie vierge; les végétations adventices (mauvaises herbes), peu abondantes et qu'un profond hersage avant la charrue suffit pour anéantir au besoin, n'en absorbent que lentement l'humidité; aussi se laisse-t-il retourner lors même que la sécheresse interdit entièrement l'emploi de la défonceuse (charrue utilisée pour défricher la prairie) dans les terres nouvelles. » (Borel, 1928: 190-191)
Les avantages du labour d'été
Les premiers agriculteurs n'avaient pas d'herbicides. Le labour d'été leur permettait de contrôler les mauvaises herbes. Cela évitait aussi que le sol se dessèche. « Après le labour, les champs sont nivelés soigneusement à l'aide du pulvérisateur à disques ou du cultivateur. On les abandonne alors à eux-mêmes, se contenant si le besoin s'en fait sentir, de les herser encore à une ou plusieurs reprises après les pluies afin de détruire la mauvaise herbe et d'empêcher la terre de se croûter et de se crevasser profondément. » (Borel, 1928: 191) Ainsi, la pluie de l'été et de l'automne ne pouvait remonter à la surface et s'évaporer pas plus qu'elle ait absorbée par les mauvaises herbes. L'humidité s'accumule dans le sol et le sous-sol jusqu'à deux ou trois pieds de profondeur formant ainsi une réserve précieuse pour l'année suivante.
Le travail des enfants
« Il y a du travail pour tout le monde. Dès l'âge de sept ans les enfants commencent à aider. Ils peuvent soigner les veaux et les cochons. Ils passent le lait au séparateur et durant l'été, ils descendent la crème dans le puits pour la garder froide. Le samedi on sort la baratte à beurre. Il faut tourner parfois plus d'une heure avant que le beurre soit fait. Chanceux sont les enfants qui sont plus d'un pour tourner la baratte. Ils peuvent tourner chacun leur tour. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
« Les enfants ont aussi la tâche de rentrer le bois et de remplir la boîte près du poêle. Ils doivent aussi remplir d'eau le réservoir du poêle, ceci plusieurs fois par jour. Ils aident leur maman à peler les patates et les légumes, préparer la table et essuyer la vaisselle. Les plus vieux aident à prendre soin des petits. Ceci est un travail de toutes saisons. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
« En été, les enfants aident leur mère à prendre soin du jardin. Il y a les mauvaises herbes à piocher et les patates à enchausser. Ils ramassent les oeufs et vont chercher les vaches au pacage pour que les grands puissent les traire. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
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Les enfants s'amusent
L'enfant en 1905 devait travailler beaucoup, mais comme tout enfant il trouvait aussi le temps pour jouer et s'amuser : « On a des courses, on joue à la cachette, on saute à la corde. Rares sont ceux qui n'ont pas une balançoire faite avec un câble fort. Les plus chanceux ont une balle. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
Les fruits sauvages
Les fruits sauvages sont aussi cueillis l'été pour ajouter à l'alimentation des colons. « Il y a aussi le temps des fruits sauvages. Ce sont des fraises, des groseilles, des merises, des framboises, du « pembina ». Avec ces fruits, on fait des gelées et des confitures pour l'hiver. On achète le sucre dans des sacs de cinquante livres. On fait sécher des framboises sur un papier au soleil pour les préserver. Ceci fait de très bonnes tartes et poudings. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
Les légumes
Il n'était pas possible d'acheter des légumes à l'épicerie à l'année longue comme nous pouvons le faire maintenant. Les pionniers devaient donc se faire une réserve de légumes : « Les légumes sont conservés dans la cave ou dans un caveau. On garde plutôt des carottes, des patates et des navets. On fait sécher des pois et des fèves mûrs pour faire de la soupe et des fèves au lard. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
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