Les poussins
Lorsque le beau temps revient, les poules se remettent à pondre. Pour avoir des oeufs et du poulet à manger, il fallait des poussins qui seraient ensuite élevés pour leur chair ou pour pondre des oeufs. « Tôt le printemps il faut faire couver les poules pour avoir de petits poulets. Il n'y a pas de poêles dans les poulaillers, alors les poules prennent soin de leurs petits. On leur soigne du grain. Quand les poulets sont éclos, on leur donne parfois de petits morceaux de pain sec trempé dans l'eau pour les premiers jours. » (Histoire de Beaumont, 1985: 132)
Le savon
Les premiers concessionnaires n'achetaient pas leur savon au magasin. Ils devaient le faire eux-mêmes : « Après, quand la neige fond, c'est le temps de faire le savon. Le grand chaudron de fer est sorti. On fait un feu dehors. La graisse est pesée et mise dans le chaudron avec de l'eau et de la lessive. On bout ce mélange pendant quelques temps. Puis on le fait refroidir et on le met ensuite dans des boîtes pour le couper en carrés et le faire sécher. » (Histoire de Beaumont: 1985: 132)
La viande
« La viande ne se conservait pas très bien l'été. Il fallait soit faire des conserves, soit la conserver dans la saumure tel qu'on le faisait avec le porc salé, soit la boucaner. » (Histoire de Beaumont, 1985: 132)
On pouvait aussi conserver la viande dans une glacière. « Dans ce temps-là, il n'y avait pas de magasins auto-service, la viande fraîche n'était pas emballée et étalée; elle était gardée dans une pièce où il y avait de la glace recouverte de brin-de-scie, pour la conserver plus longtemps. » (Histoire de Saint-Paul: 82)
Les jardins
Tout concessionnaire avait un jardin et il devait acheter des graines pour semer le printemps. « Il faut aussi commander les graines de jardin du catalogue. Elles prennent environ trois semaines à venir par la poste. » (Histoire de Beaumont, 1985: 132).
La confection des vêtements
« Au printemps, on va en ville pour acheter de l'indienne de toutes sortes de couleurs pour faire des robes, des tabliers, et même des chemises d'homme pour l'été. Pour les habits de dimanche, on achète de la belle batiste blanche. On embellit les robes et les blouses avec du ruban et de la dentelle. On met des fleurs et du ruban de velours sur nos chapeaux de paille. C'est très beau! Les enfants qui ont des vêtements neufs se trouvent très chanceux car plus souvent qu'autrement ils doivent porter des vêtements d'occasion qui ont été portés par une grande soeur ou quelqu'un d'autre. Les mamans cousent presque tous les vêtements. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
Les vêtements de peaux tannées
Il était aussi possible de faire des vêtements à partir de peaux tannées ; les autochtones et Métis en étaient très adeptes. « Si on prenait des fourrures ou que l'on tuait des chevreuils, la viande servait de nourriture et les peaux étaient lavées dans le savon, trempées dans l'eau, séchées et tannées, puis utilisées pour faire nos mocassins, des vestes souvent perlées. Grand-mère Beauregard était travailleuse acharnée. » (Histoire de Saint-Paul: 46)
Tricoter
Les concessionnaires avaient très souvent des moutons qu'ils élevaient pour la laine ainsi que la viande. La laine garde le corps bien au chaud, car elle isole le corps du froid et lui permet de « respirer » en laissant l'humidité s'échapper. Cela garde le corps sec et chaud. « On élevait aussi des moutons et avec la laine qu'on lavait, séchait, cardait et filait, on tricotait des bas, des mitaines et des chandails. » (Histoire de Saint-Paul: 46)
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Les semences et les travaux de la ferme
« Le printemps est aussi le temps des semences. Les enfants doivent souvent manquer l'école pour aider aux travaux de la ferme ou de la maison. Il y a des racines et des roches à ramasser, et les patates à semer. Les plus grands aident parfois leur père à la semence du grain. On conduit des chevaux qui tirent les herses ou la charrue. » (Histoire de Beaumont, 1985: 133)
« À cette époque, l'énergie, c'était vraiment la main d'oeuvre. Avec le temps, le fermier moyen venait à posséder huit à dix chevaux, y compris les juments d'élevage, sept à huit vaches, quelques porcs, quelques moutons et un nombre considérable de poules pour y vendre les oeufs en ville. » (Histoire de Beaumont, 1985: 152)
Les chevaux
« Après un hiver passé à couper le bois de chauffage, à réparer et renouveler les harnais, on commençait à se préparer pour les « soumances ». Il fallait ramener à la grange les chevaux qui avaient hiverné à la paille. Oui, c'était vraiment à la paille et à la neige, car ceux qui en revenaient ressemblaient à un mauvais sac poilu rempli de paille. Pour ceux qui étaient trop vieux, trop peu accoutumés aux rigueurs de tels hivers, ou qui seraient devenus malades, on brûlait leur corps avec ce qui restait de paille. » (Histoire de Beaumont, 1985: 152-153)
Cribler le grain
Il fallait cribler le grain de « soumance » avec une petite machine pour y enlever les mauvaises herbes et les impuretés. (Histoire de Beaumont, 1985: 153)
Une journée dans la vie d'un cultivateur
« Avec des harnais réparés, des chevaux reconditionnés et le grain préparé, on commençait à travailler dans les champs. C'était une longue et dure journée, car pour être prêt à commencer dans les champs à 7 heures avec les chevaux, il fallait bien se lever à 5 heures ou plus tôt. C'était toute une corvée. Il fallait étriller et atteler les chevaux, traire les vaches, soigner les cochons et les poules avant de se diriger vers le déjeuner régulier qui était la crêpe faite à mesure qu'on la mangeait. La cuisinière, armée de deux bonnes poêles bien graissées au lard salé, un bon feu, une pâte bien claire pour les faire minces, se lançait à l'action et d'un tour de main tournait et retournait ces crêpes dorées qui s'entassaient comme par enchantement dans l'assiette du mangeur. » (Histoire de Beaumont, 1985: 153)
Les crêpes du déjeuner
« Le farine était presque de blé entier, détrempée au petit lait qui venait d'être passé à l'écrémeuse, les oeufs pondus la veille, et le sirop fait vraiment à point en brûlant du sucre blanc de sorte à lui donner un beau doré. » (Histoire de Beaumont, 1985: 153)
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