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Après
avoir escaladé un bon nombre de marches, nous nous trouvâmes au
milieu des magasins, tous construits en planches, de I'habitation
du gérant, de celle du docteur, enfin dans le centre d'une exploitation
intelligente et bien réussie.
Voilà
une bonne illustration de deux mesures: les graviers en bas, sur
la côte, dans des cabanes de branchages, entourés d'entrailles
de poisson en décomposition; et la direction, et le poisson, installés
de façon confortable dans des magasins construits en planches.
En
fait, Gobineau a une piètre opinion des graviers :
...Ces
gens ne sont à la mer que des passagers. On les entasse en aussi
grand nombre qu'il est utile de le faire dans tous les coins du
navire. Ils ne sont pas difficiles et se contentent de peu. Arrivés
sur la côte, on les débarque; pendant toute la campagne ils ne
naviguent plus, et leurs fonctions se bornent à recevoir le poisson
que les pêcheurs leur apportent, à le décoller, à l'ouvrir, à
mettre à part les foies pour en extraire l'huile, à étendre les
chairs entre des couches de sel, enfin à les soumettre aux différentes
phases du desséchage sur les graves.
On
est porté à croire, d'après Gobineau, que les graviers mènent
une vie d'une simplicité sans exigence, humbles et satisfaits
de leur modeste condition. Mais il va jusqu'à les condamner. En
contrastant le vrai pêcheur au gravier, Gobineau note que, si
ce premier a une certaine fierté.