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Malgré
cette atmosphère révoltante, telle que Gobineau l'évoque, les
graviers ne courent aucun danger, si ce n'est celui de se couper
au couteau :
Les
maux d'aventure sont fréquents parmi eux et entraînent de graves
conséquences qui aboutisse quelquefois à la nécessité de l'amputation.
Mais
Gobineau semble faire fi de ces dangers; il note la présence d'un
médecin et souligne jusqu'à quel point la santé des graviers est
à envier. Pourtant, Charles de la Morandière, reprenant cette
même question quelque cent ans plus tard, ne la traite pas à la
légère. Il discute assez longuement les problèmes de recrutement
de médecins destinés au service sur la côte française, leurs devoirs
et leur efficacité. Si divers édits ministériels de l'époque exigeaient
la présence de médecins à bord des vaisseaux et aux établissements
côtiers, la loi ne fut pas toujours suivie.
Citant
le rapport d'un commandant Mer de la station navale française
de Terre-Neuve, de la Morandière note que:
Le
commandant Mer raconte que le capitaine prudhomme du havre est
venu le trouver en lui amenant un pêcheur dont la main était en
très mauvais état. Cet état était si mauvais en effet qu'on dut
lui couper un doigt. C'était un maître capelanier.