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J'ai
demandé au prudhomme pourquoi il n'y avait pas de médecin. Il
m'a répondu: les armateurs n'ont pas pu s'en procurer. Ce qui
veut dire simplement : les armateurs n'ont pas voulu en faire
la dépense.
D'autres
officiers de la marine française commentèrent l'absence de médecins
au cours du dix-neuvième siècle. En 1872, un rapport cité par
de la Morandière nota que des cas de scorbut, d'infections pulmonaires,
et de fièvre typhoïde étaient presque toujours mortels, faute
d'un traitement adéquat, et des blessures autrement anodines,
faute de soins élémentaires, pouvaient amener l'amputation.
En
plus des effets d'un milieu misérable et peu salubre, d'un travail
ingrat et fatigant, les graviers devaient considérer l'éventualité
du service militaire à la fin de leur carrière sur la côte française.
En effet, il faut se rappeler que l'Inscription Maritime, fondée
par Colbert en 1670, permettait à ceux qui n'étaient pas pêcheurs
professionnels d'embarquer pour la pêche à Terre-Neuve, à condition
de s'engager pour une période obligatoire de cinq ans dans la
marine. Un certain nombre de témoignages oraux, recueillis chez
des Franco-Terreneuviens, suggèrent que quelques déserteurs de
la pêche désertèrent exprès pour éviter le service militaire.