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Les
causes de la désertion se trouvaient donc en grande partie dans
les conditions de vie du gravier. Des jeunes gens étaient obligés
de travailler pendant six mois ou plus sur une côte isolée, sans
divertissements, dans des conditions sanitaires aussi sommaires
que les habitations qu'ils devaient Occuper. Ils étaient tous
les jours menacés par les conséquences de blessures non soignées
et par les diverses maladies qui sévissaient dans l'établissement.
Ils avaient aussi la certitude, après quatre ou cinq ans de travail
sur la côte, d'avoir à passer une période semblable dans la marine
française.
Nous
ne savons pas, à coup sûr, le nombre précis de déserteurs qui
devaient se fixer sur la presqu'île de Port-au-Port. À part les
individus qui s'installèrent le long du Petit Nord, peu nombreux,
croyons-nous, et vivant toujours dans des villages anglophones,
on peut évaluer, d'après une étude de la distribution des noms
de familles français sur la presqu'île, à une cinquantaine le
nombre de déserteurs qui s'y fixèrent dans la période 1816-1904.