C'est avec un artiste de la jeune génération et
une uvre ne s'inscrivant pas encore dans les collections
du Musée que se termine notre parcours, ouvrant le 21e
siècle plutôt que de clore celui qui s'achève.
Si l'individu a été au cur de l'art du 20e
siècle, le travail prédominant de l'artiste montréalais
Massimo Guerrera fait apparaître la question de la communauté
comme une des réflexions essentielles des artistes à
l'aube du second millénaire.
«
Entre nous tous », c'est précisément l'espace
que Guerrera travaille : l'espace entre les corps, entre les
êtres, entre le privé et le public. Un espace social
traversé de désirs individuels, de malaises relationnels,
de bonheurs domestiques et d'idéologies dominantes.
Mettant des mots sur les non-dits, trafiquant les références
populaires et poétisant les protocoles commerciaux, ses
uvres et ses performances tracent la circulation des éléments
qui structurent notre vie sociale informations, images,
gestes affectueux, etc. Un fil d'Ariane qui s'avère impossible
à suivre tant ses ramifications sont nombreuses mais
qui lie les individus dans un corps commun poreux et polymorphe.
C'est ce corps que tentent d'illustrer ses dessins où
des éléments « étrangers »
souvent un personnage et un objet ou des personnages
incomplets sont amalgamés, montrant, par ces chaînes
de relations téléscopées, l'interpénétration
des couches qui composent l'identité.