Construction de la loge du Soleil [Okan]
Cette grande loge ou tente du Soleil doit se composer d'un entourage circulaire en pieux solides, fourchus au sommet, réunis par des perches allant de l'un à l'autre. Sur ces perches, on installera un abri de branchages et de verdure pour procurer de l'ombrage. Au centre on plantera un arbre d'assez grande dimension, au sommet duquel viendront s'appuyer d'autres longues perches se réunissant à la circonférence extérieure et donnant à tout l'ensemble l'apparence d'une coupole à toit conique très écrasé. (Notes sur la fête du Soleil,
p. 15)
Dès le matin, les vieux chefs et autres parcouraient le camp en tous sens et faisaient des harangues pour exciter les paresseux à se mettre à l'ouvrage. Il fallait d'abord aller dans le bois voisin couper toutes les pièces nécessaires à l'édifice rustique. (Notes sur la fête du Soleil, p. 15)
Les pièces sont attachées sur des travails et amenées au galop des chevaux. Ces chevaux sont ordinairement montés par des amazones, qui ont revêtu leurs plus riches costumes, robes couvertes de rasades et de dents de biches. (Notes sur la fête du Soleil, p. 15)
Des troupes de jeunes gens, également à cheval, escortent les pièces à mesure qu'elles arrivent, en poussant des cris de joie et en chantant leurs chants traditionnels. (Notes sur la fête du Soleil, p. 15)
À environ 2 heures de l'après-midi, la circonférence extérieure était terminée et toutes les pièces amenées. L'arbre central était couché dans l'enceinte et les grandes perches rayonnantes appuyées contre la circonférence extérieure à la place qu'elles devaient occuper. (Notes sur la fête du Soleil, p. 16)
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Abri pour les femmes
Un abri contre le soleil avait été disposé au couchant de la grande loge, au moyen de travails, de perches de loges et de toiles de tentes. Là furent amenées les deux femmes de l'Okan; leurs maris, leurs assistantes et la foule les accompagnaient. Les femmes ainsi que quelques vieux sorciers prirent place sous l'abri; le commun du peuple se tint à l'entour. Les deux femmes étaient richement habillées de robes de peau de cabri ou de biche, avec force franges et rasades. Elles avaient sur la tête un chapeau ou bonnet de médecine, Saham, formé de plumes d'aigle dressées, sabots de buffle, etc. Elles paraissaient fatiguées, car elles sont obligées, depuis le moment de la suerie, à un jeûne rigoureux; l'une se coucha sur un oreiller. Leurs maris et leurs assistantes sont astreints au même jeûne ainsi que leur initiateurs. Ce jeûne consiste dans l'abstention totale de tout aliment; il ne leur est permis que de se désaltérer en buvant un peu d'eau au milieu de la nuit. Autrefois le jeûne durait quatre jours et quatre nuits; il est réduit maintenant à deux jours et deux nuits. (Notes sur la fête du Soleil, p. 16)
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Premières cérémonies
Les prières en invocation commençaient tandis qu'on fumait le calumet et qu'on procédait au tatouage ou peinturage de toutes les figures.
On faisait alors la présentation des objets offerts en sacrifice. Ces objets ont été préparés pendant la matinée lorsqu'on disposait la grande loge Okan. Ils consistent en pièces d'étoffe, capots ou par-dessus et autres vêtements... De plus, il y a une sorte de couronne de cette herbe blanche qui ressemble à l'absinthe et encore deux petits paquets de la même herbe à la place des mains et des pieds. (Notes sur la fête du Soleil, p. 16-17)
Ceux qui apportaient ces offrandes étaient revêtus de leurs plus beaux habits, avec rasades, peaux de belettes, coiffures de cornes de buffalo, etc. Ils s'avançaient très solennellement, tenant leur offrande, accompagnées de leurs femmes et leurs enfants... (Notes sur la fête du Soleil, p. 17)
On apportait encore d'autres curiosités, comme anciens boucliers, anciennes armes de guerre et surtout des manches de calumets sacrés; mais ces objets étaient simplement exhibés et non offerts. (Notes sur la fête du Soleil, p. 18)
Le repas sacré
Tandis que ces cérémonies s'accomplissaient, on a apporté la nourriture sacrée, c'est-à-dire les langues préparées et séchées pour la circonstance. Une distribution est faite à la ronde, pendant que quelques guerriers font le récit de leurs exploits, au son de chants traditionnels et au bruit du tambour. (Notes sur la fête du Soleil,
p. 18)
Préparation des lanières
Les repas terminé, on choisit deux hommes qui sont chargés de découper en lanières une peau de boeuf pour attacher les perches de la grande loge et les fixer à la circonférence extérieure.
Entracte
Ici, il y a comme un entracte. La foule se disperse.
Achèvement de la tente du soleil
Cependant la foule commence à revenir et une procession s'organise de l'abri au centre de la grande loge. (Notes sur la fête du Soleil,
p. 19)
Dans cette procession, on transporte un sifflet sacré et une plante à la tige grosse et creuse... qui m'a paru être une sorte de rhubarbe. J'ai distingué aussi, avec horreur, dans ce cortège que l'on portait deux chevelures ou scalps : chacun de ces scalps était une mèche d'une longueur de cheveux tenant à un morceau de peau à peine large de trois pouces (de 7 à 8 centimètres), tendue sur un petit cercle et attachée au haut d'un petit bâton de bois. (Notes sur la fête du Soleil, p. 19)
La procession étant arrivée au pied de l'arbre central de la loge du Soleil, tous se penchent pour accomplir certaines cérémonies superstitieuses. J'ai pu remarquer, en particulier, que l'on peint l'arbre en noir en traçant plusieurs anneaux circulaires; on fixe contre le milieu de cet arbre la queue de boeuf qui termine les lanières préalablement découpées... (Notes sur la fête du Soleil, p. 19-20)
Pendant que s'accomplissaient les cérémonies indiquées tout à l'heure, les quatre groupes se sont avancés vers la grande loge en faisant trois stations. (...) Eux, alors, pour la quatrième fois s'avancent, ou plutôt ils se précipitent, au milieu des chants et des cris; ils abaissent leurs perches en avant, agrafent l'arbre entre leurs extrémités et par les efforts de tous à la fois, ils soulèvent l'arbre et un instant, le dressent en l'air et bientôt, quelques autres aident en faisant descendre le pied de cet arbre dans le trou préparé pour le recevoir. (...) L'arbre étant fixé et consolidé, les jeunes se partagent en groupes plus petits, c'est-à-dire de trois ou quatre couples seulement et soulèvent de la même manière toutes les grandes perches qui devront rayonner du sommet de l'arbre à la circonférence extérieure. (Notes sur la fête du Soleil, p. 21)
D'ailleurs le soleil a baissé à l'horizon et au moment où tout s'achève, il s'enfonce derrière les crêtes des montagnes Rocheuses. (Notes sur la fête du Soleil, p. 21)