Page d'accueil
La vie dans l'Ouest
La colonisation
La religion
Le travail
L'éducation
Les loisirs
L'hiver
La santé
Les Métis
Les habitations
Les grands dangers
Les transports
Le progrès
Les Amérindiens
Les Ukrainiens


Page d'accueil
Plan du site
Liens intéressants
Lignes du temps
Cartes géographiques
La vie dans l'Ouest Le village virtuel Retour dans le passé : Albersask 1905
La vie dans l'Ouest Retour dans le passé : Albersask 1905
Les Amérindiens Les Prairies
Les forêts du Nord
Les réserves
La fête du soleil
Les origines
Les rites de la fête
Les derniers préparatifs
Le premier jour
Le deuxième jour
Le troisième jour
Le quatrième jour

Retour dans le passé : Albersask 1905
Me trouvant dans le camp des Piéganes, en 1885, au moment où ils célébraient leur grande fête en l'honneur du Soleil, je pus prendre quelques notes au cours de la cérémonie. Je les transcris ici. (Notes sur la fête du Soleil par Mgr Émile Legal, o.m.i.)


La fête du soleil – Les rites de la fête
Les préparatifs
Bains de vapeur
La cérémonie du fard

Les préparatifs
Les premiers préparatifs de la fête consistent à se procurer un certain nombre de langues de boeufs. Autrefois, c'étaient des langues de buffalos et on en ramassait 100 et quelquefois 200; aujourd'hui il faut se contenter de langues de boeufs domestiques et en plus petit nombre, pas plus de 50 à 100. Comme on ne tue, chez les Piéganes, que de 7 à 8 animaux par semaine, il faut un temps assez long pour arriver à en recueillir la quantité suffisante. (Notes sur la fête du Soleil, p. 8)
Haut de page
C'est aux femmes que revient la préparation de ces langues. Elle doivent se soumettre pour cela à une foule de cérémonies. Une loge leur est spécialement réservée à cet effet. (Notes sur la fête du Soleil, p. 8)

La femme qui a fait son voeu est assistée, pour toutes les cérémonies, par une matrone qui a sans doute passé par les mêmes honneurs. Elle siège au fond de la loge avec son assistante; son mari reste à côté d'elle. Quelques vieux et vieilles siègent autour de la loge, les vieux sorciers à droite en entrant, les vieilles sorcières à gauche. Les prières, invocations, chants et grimaces de toutes sortes sont prodigués au son monotone des tambours. Le calumet circule; l'herbe odorante est jetée sur des charbons ardents et répand ses parfums. Tout, jusqu'à l'eau dont on a besoin, est apporté en grande cérémonie. Pour l'eau, deux femmes vont à la rivière, portant leur seau ou chaudière sur une tige de bois; elles vont gravement et posément, faisant des stations de distance en distance et priant continuellement. (Notes sur la fête du Soleil, p. 8-9)

Les langues doivent être peintes, partie en rouge et partie en noir. C'est à la femme qui a fait le voeu – disons la femme de l'Okan – qu'il appartient de faire cette cérémonie, sa main étant dirigée par son assistante. Ces langues sont ensuite divisées en tranches minces et mises à sécher. (Notes sur la fête du Soleil, p. 9)

Il y avait, cette année, deux femmes ayant fait le voeu. À chacune d'elles était affectée une loge distincte. (Notes sur la fête du Soleil, p. 9)

Haut de page
Bains de vapeur
La seconde préparation consiste en une grande suerie religieuse.

Ces bains de vapeur, dont nos sauvages sont si amateurs, s'accomplissent cette fois avec beaucoup plus de solennité que de coutume.

Remarquons d'abord que le mot « suerie » désigne et l'acte de suer et l'abri, tente ou loge de branchages, sous lequel on se place pour suer.

Dans la construction des sueries ordinaires, on se contente de huit ou seize tiges de saule, liées deux à deux et fixées en terre par leurs extrémités, de façon à former une calotte sphérique que l'on recouvre de loques et de couvertures. (Notes sur la fête du Soleil, p. 9-10)

Pour la circonstance présente, il faut cent tiges de saule. (Notes sur la fête du Soleil, p. 10)

Des jeunes gens, appartenant à certaines catégories d'initiés, vont les couper et les rapportent à cheval. Cette année, deux sueries devaient se faire en même temps : l'une préparée par les Kanatsomitax, les Chiens, et l'autre par les Kaespax, les Sioux. Chacune des bandes avait les cent tiges de saule. Les Danatsomitzx arrivèrent les premiers : ils étaient dix à cheval marchant au pas de front. Chacun portait un faisceau de dix tiges de saule avec leur feuillage à l'extrémité. Un autre individu, également à cheval, était en arrière de la ligne et portait un crâne de buffalo qui devait être placé au sommet de la loge de suerie. (...) Pendant le trajet, ils chantaient un chant spécial, ... (Notes sur la fête du Soleil, p. 10)
Haut de page
Le spectacle de ces deux bandes de cavaliers, marchant lentement et portant dans leurs mains ces rameaux verdoyants, au son d'un chant qui, dans sa monotonie, ne manquait pas d'un certain cachet original, avait bien quelque majesté. (Notes sur la fête du Soleil, p. 10)

Les deux sueries devaient se trouver aux deux extrémités du camp, l'une à l'Est et l'autre à l'Ouest. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

Les tiges de saule sont d'abord liées deux par deux par leurs petites extrémités. Ces couples ainsi formés, on les fait passer par le feu jusqu'à la moitié de leur longueur, ce qui noircit une moitié et laisse à l'autre sa couleur jaune naturelle. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

On débarrasse ensuite l'endroit où la loge doit s'élever, en enlevant le gazon, et l'on creuse au centre un trou carré dans lequel on placera les pierres chauffées. Le bain de vapeur, en effet, sera produit par l'évaporation de l'eau versée sur des pierres brûlantes. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

Cela fait, on construit la loge en enfonçant les tiges de saule par leur deux extrémités, en ayant soin de placer la partie noire du côté du nord et la partie jaune du côté du midi. La loge ainsi formée est un peu plus vaste que les loges ordinaires de suerie. Elle a deux ouvertures, l'une à l'Est pour y entrer, l'autre à l'Ouest pour en sortir. Inutile de faire remarquer la relation qui existe entre tout cela – entrée à l'est, sortie à l'ouest, côté noir au nord, côté jaune au sud – et la marche du soleil. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

Pour les sueries ordinaires, on prend un nombre quelconque de pierres; pour celle-ci, il en faut 100. On les prend plus petites. Elles sont placées en monceau devant la porte de l'Est. On s'assemble tout autour du bois sec et on met le feu au bûcher ainsi fait pour chauffer les pierres. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

Haut de page

La loge terminée est recouverte d'étoffes, de couvertures, de peaux et, surtout, quand on a pu s'en procurer assez, de peaux de buffalos. La dernière couverture tout au moins doit être une peau ou robe de buffalo, étendue sur tout le reste, de manière que la queue descende vers la porte de l'Ouest et que la tête se trouve au sommet de la loge, au point justement où l'on pose le crâne de buffalo apporté solennellement. (Notes sur la fête du Soleil, p. 11)

Quand la loge est prête à les recevoir, ceux qui doivent prendre part à la suerie arrivent. Ce sont ordinairement les maris des femmes qui ont fait le voeu avec les vieux sorciers initiateurs. Ils viennent se placer de front entre le feu et la porte de l'Est, regardent la loge et font une longue prière qui se termine par une révérence ou sorte de génuflexion; puis ils entrent tout habillés dans la loge. Pendant ce temps, du côté opposé, c'est-à-dire faisant face à la porte de l'Ouest, se tient une des femmes qui a fait le voeu, avec son assistante. De ce côté on a disposé, vers la queue de la peau de buffle étendue sur la loge, une tête de buffalo peinte en points rouges, sur un lit d'herbe odorante, d'une herbe qui ressemble à l'absinthe. Sur cette tête de buffalo, qui n'est qu'une tête de boeuf domestique, il y a une corne de vache et en arrière de cette même tête, le calumet et ses accessoires, de la bouse de buffle et une autre robe de buffle sur laquelle la femme de l'Okan viendra s'accroupir avec son assistante. (Notes sur la fête du Soleil, p. 12)

Haut de page

La femme ne participe point à la suerie et il est à remarquer que jamais les femmes en prennent part à la cérémonie ou à cette pratique. Elles ne doivent pas même s'occuper des préparatifs, lesquels sont laissés aux jeunes gens et aux hommes. Ce n'est qu'à défaut d'hommes que quelquefois elles préparent la suerie. (Notes sur la fête du Soleil, p. 12)

On allume le calumet. Pour cela un jeune homme va solennellement prendre un charbon allumé, avec une sorte de pincette en bois, et l'introduit dans la loge. Un des vieux allume le calumet – c'est la femme de l'Okan, je crois, qui l'avait bourré. On le fume tour à tour et, quand on a fini de fumer, le calumet est déposé sur la loge de suerie. (Notes sur la fête du Soleil, p. 12-13)

La femme de l'Okan passe alors sur le corps, par quatre fois, un petit paquet froissé d'herbe odorante, lequel petit paquet est transmis dans la loge de suerie et de là à chacun des assistants qui tous se le passent également sur le corps afin de participer à la vertu qu'il est supposé avoir acquise. (Notes sur la fête du Soleil, p. 13)

Ces assistants ne sont uniquement ceux que leur degré d'initiation autorise et qui ont participé à l'installation de la loge; ils étaient rangés sous un abri fixé au midi pour se garantir du soleil. (Notes sur la fête du Soleil, p. 13)

Haut de page

La cérémonie du fard
À ce moment, l'assistante ôte à la femme de l'Okan ses chaussures et on procède, toujours avec la même solennité, à la cérémonie du fard. Une couleur rouge brun est employée, avec de la graisse, pour peindre le visage, les mains et les pieds de la femme de l'Okan. (Notes sur la fête du Soleil, p. 13)

Les vieux, dans la loge de suerie, se peinturent aussi en noir, je suppose.

Puis ils font pénétrer successivement quatre des jeunes gens dans la loge et les tatouent ou, plus exactement, leur mettent de la même peinture au visage, car le tatouage proprement dit n'est pas usité chez les Pieds-Noirs [Le vrai tatouage est usité chez les Cris, à leur fête du Soleil.] Ce tatouage consiste en une large bande noire, faisant le tour du visage et un point, également noir, sur le milieu du nez. (Notes sur la fête du Soleil, p. 13)

Haut de page


Suite de « La fête du soleil »
de la section « Les Amérindiens » :

« Les derniers préparatifs »




© 2002 La Société francophone de communication de l'Alberta (Tous droits réservés)