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Le bateau-fantôme
Bâtiment d'feu
Ce sont toutes des vieilles histoires pis c'est peut-être
pas vrai. Moi, j'ai jamais rien vu. Mais les vieux disaient,
su la veille d'un « storm » :
-Watchez-vous, on va encore oir l'bâtiment
d'feu.
C'était pus vieux qu'moi, ça,
là. Moi, j'pouvais pas l'oir.
Catherine Jolicoeur : Qu'est-ce que les vieux
disaient que c'était l'bâtiment d'feu?
La veille d'un « storm », c'était
un bâtiment-forban qu'avait pèri. Vous avez entendu
parler des forbans? Leu bâtiment avait pèri droite
au nord, droite en face d'icitte. Les vieux contiont que quand
c'était la veille d'un « storm », i oyiont
l'bâtiment d'feu. Mais moi, j'l'ai jamais vu.
C.J. : Quoi ça r'semblait, c'bâtiment-là?
Un gros feu. Toute en feu, le botte pis les
haubans pis les oiles, c'était toute en feu, rouge.
Alban Allain (70)
Richibouctou Village (Kent) NB
1976
Université de Moncton, Centre
d'études acadiennes, Collections Catherine Jolicoeur
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Bateau mystérieux en feu
Le vieux Marc Vautour à Richibouctou, un vieux pêcheux,
i contait qu'i oyait un bateau mystérieux, tout en
feu. Un bateau avec des voiles. Dans ce temps-là ,
c'était des schooners, des gros bateaux, comme des
goélettes. Toutes les fois qu'i oyait ça, c'était
signe de mauvais temps ou de perte de vie ou tcheque affaire
de même. Y oyait toute l'équipage, les mâts,
les voiles, ben tout était comme un bouchon de feu.
Alcide Gaudet (55)
St-Charles (Kent) NB
1977
Université de Moncton, Centre d'études acadiennes,
Collections Catherine Jolicoeur
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Bateau-fantôme
Une soirée après qu'on avait été
à la plage toute la journée, c'était
à Pokeshaw, on a fait un gros feu. La nuit était
descendue parce qu'il faisait noir un peu. C'est comme ça
qu'on a pu l'apercevoir. Ma tante a crié : «
Y a quelque chose sur la rivière! » On s'a levé
pis on a vu entre deux montagnes, deux cliffs, un bateau en
feu ben brillant qui allait de gauche à droite. I allait
très lentement. Tout ce qu'on a vu c'était un
bateau en feu, un bateau à voiles. On pouvait voir
un gros mât, un bateau à voiles qui a traversé
très lentement d'un cliff à l'autre, c'est-à-dire
de gauche à droite. J'ai trouvé ça tellement
beau. Quand je l'ai vu, je savais que c'était le bateau-fantôme
parce que j'avais entendu parler de la légende. Ma
tante l'a confirmé en disant que c'était le
bateau-fantôme de la Baie des Chaleurs. On était
beaucoup pis on l'a toute vu. J'avais entendu dire que c'était
un bateau pirate qui avait brûlé.
Anne Bertrand (19)
Sheila (Gloucester), NB
1977
Université de Moncton, Centre d'études acadiennes,
Collections Catherine Jolicoeur
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Le bateau du mauvais-temps
Ce qu'on appelle le bateau du mauvais temps, je l'ai vu moi-même,
de la Baie des Chaleurs, ici.
Plusieurs n'y croient pas, même mon
gendre. Un soir, il était ici et, à la veille
d'un mauvais temps, le bâtiment était en feu.
Le gendre l'a vu et il y croit maintenant.
Une femme, qui n'y croyait pas beaucoup, l'a
vu à Dalhousie. Elle était sur la grève,
au soleil couchant. Elle l'a vu bien distinctement, très
loin, à l'est de la Baie des Chaleurs. C'était
quatre-vingt ans après la dernière apparition,
car ce bateau est censé apparaître à tous
les quatre-vingt ans.
Mon père a vu le bateau qui s'élançait
vers lui et ses pêcheurs. Il était en feu. On
pouvait voir des esclaves noirs sur le pont. Les membres de
l'équipage maltraitaient ces esclaves en les fouettant.
Un homme nous a conté qu'on voit le
bateau-fantôme en octobre surtout. C'est une grosse
boule de feu qui marche sur la mer. Plusieurs pêcheurs
ont essayé de rejoindre cette boule et n'ont jamais
pu le faire, car elle s'éloigne tout le temps.
Sur ce bateau-fantôme, on distingue
des matelots et des agissements. On le voit tout au long de
la mer.
Inconnu
Université de Moncton, Centre d'études acadiennes,
Fonds Catherine-Jolicoeur, 63.355
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