Comme s'ils étaient sous l'effet d'hivers successifs de glace et de neige,
et désiraient fuir l’immensité de la calotte polaire, les habitants du
Canada se sont concentrés près de la limite méridionale du pays. En 2002,
la plupart des 31,4 millions de Canadiens vivaient à moins de 200 kilomètres
des États-Unis. En fait, les habitants des trois plus grandes villes du
pays — Toronto, Montréal et Vancouver — peuvent atteindre la
frontière en moins de deux heures de route. À des milliers de kilomètres
au nord, le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut couvrent
une région polaire relativement déserte qui représente 41 % de la
masse continentale du Canada, mais ne compte que 0,3 % de la population.
L'habitat humain dans le nord solitaire tient essentiellement à quelques
peuplements dispersés, villages éparpillés sur de vastes étendues inaltérées
de glace, de neige, de toundra et de taïga. La densité de la population
canadienne étant de trois habitants par kilomètre carré, on pourrait affirmer
qu'elle compte parmi les plus faibles de la planète. Toutefois, dans quelques-unes
des régions fortement agricoles, industrielles et urbanisées du Sud du
pays, la densité de population est comparable à celle de nombreuses régions
des États-Unis.