Lorsqu'on brosse une esquisse du Canada, plusieurs grands ensembles se
dégagent. Le premier à surgir, tant en raison de son âge
vénérable que de sa position centrale autour de laquelle
tout s'ordonne, c'est le Bouclier canadien. Trônant au centre-est
du pays, il déroule ses collines et ses plateaux rocheux sur une
bonne moitié du territoire. Tout autour de ce socle s'étalent
des plates-formes, dont les couches rocheuses, plus récentes, ont
été déposées par des mers aujourd'hui disparues.
Il s'agit de l'étroite plaine des Grands Lacs et du Saint-Laurent,
à l'est, des plaines ondulantes, à l'ouest, ainsi que des
basses-terres de la baie d'Hudson, au centre, et celles de l'Arctique,
au nord. Réunies, ces plaines représentent le quart du territoire.
Puis, telles des sentinelles postées aux trois portes du pays,
des chaînes montagneuses se dressent : les Appalaches à
l'est, la Cordillère à l'ouest et les Innuitiennes au nord.
Même s'il nous est invisible, le dernier ensemble formé des
plateaux continentaux de l'Atlantique, du Pacifique et de l'Arctique —
c'est-à-dire de la partie immergée du continent —
n'en détient pas moins une importance considérable pour
le pays en raison des immenses richesses qu'il recèle.
On ne peut mettre le trait final à ce portrait du Canada sans
représenter l'eau, qui recouvre près de 1 kilomètre
carré sur 11 du territoire. Eau dormante des lacs ou eau impétueuse
des rivières, elle forme d'inextricables réseaux qui s'organisent
en quatre grands bassins : les bassins hydrographiques de l'Atlantique,
du Pacifique, de l'Arctique et de la baie d'Hudson. Quelques cours d'eau
capricieux, au sud de l'Alberta et de la Saskatchewan, se dirigent vers
le bassin du golfe du Mexique. Deux systèmes fluviaux se distinguent
par leur majesté : au nord, celui du Mackenzie, qui draine
1 805 200 kilomètres carrés et, à l'est,
celui du Saint-Laurent, qui en draine 839 200.