Le goût de l'eau

Des polluants de sources variées, comme les effluents urbains et ceux des usines, les engrais, pesticides et fumiers des exploitations agricoles, finissent par se mêler aux eaux des lacs et des rivières.

Près d’un quart des Canadiens dépendent de l’eau souterraine, comme source unique, pour leurs besoins quotidiens en eau. En 1999, la grande majorité (97 %) des Canadiens vivant dans une municipalité ont eu accès a une forme quelconque de traitement des eaux usées, en comparaison à 72 % en 1983.

Les rejets de source industrielle qui viennent chaque année polluer les cours d'eau se chiffrent en milliers de tonnes. En 2000, les rejets industriels de polluants recensés dans l'Inventaire national des rejets de polluants s'élevaient à 373 000 tonnes (moins de 25 % de tous les rejets). De cette quantité, près de 12 % ont été déversés directement dans l’eau et plus de 40 % des rejets se faisaient sous forme d’injection souterraine (matières injectées dans des réservoirs souterrains).

Entraîné dans la spécialisation et la course aux rendements, l'agriculteur fait un usage accru d'engrais. Dans certaines conditions, ces produits peuvent être lessivés, polluant ainsi les nappes d'eau avoisinantes. Cet apport supplémentaire d'éléments nutritifs favorise la prolifération de plantes aquatiques, ce qui contribue à réduire la teneur en oxygène dans l'eau et à limiter le développement d'autres formes de vie. Les quantités excessives de fumier peuvent également avoir des effets semblables. Comme les gouttes d'eau finissent toujours par atteindre l'océan, les effets nocifs de toutes ces substances s'y font sentir. Par exemple, on a interdit la pêche aux mollusques et aux crustacés pour cause de pollution dans plusieurs zones des côtes atlantique et pacifique. Ces créatures, qui par leur mode d'alimentation ont la propriété de concentrer les polluants, peuvent devenir particulièrement dangereuses pour les consommateurs.